Torcun en 1149 - 1166, Torcoing en 1236, Torcoing ou Torquoing en 1491
(on a supposé, mais sans fondement bien solide que Tourcoing signifie
"habitation de Turck", nom de famille).
ORIGINES
L'origine de Tourcoing remonte à l'époque romaine. Divers vestiges de
celle-ci ont été trouvés dans le sous-sol de la ville. Elle paraît avoir
été à cette époque, un relais sur la route de Tournai (port fluvial sur
l'Escaut) à Wervicq (port fluvial sur la Lys). Cette route servait à la
fois aux déplacements de soldats et aux caravanes de marchands. Mais la
première mention connue de Tourcoing remonte à 1080 lorsqu'un certain
Saswalus de Torcoing est cité comme témoin d'une charte. Dès ce moment,
Tourcoing fournissait la laine qui alimentait ses fabriques
d'équipements militaires.NOMS
ANCIENS
FEODALITE
L'organisation féodale demeura inchangé du Moyen Age à la Révolution
Française. C'est celle-ci qui créa, en 1790, l'unité administrative et
fit de Tourcoing une ville. Antérieurement, elle n'était qu'un bourg
dont l'unité était la paroisse. La féodalité avait morcelé le sol et
l'autorité. Sous ce régime tous les habitants n'obéissaient pas à la
même loi; tous n'étaient pas justiciables des mêmes tribunaux; tous ne
payaient l'impôt ni au même maître, ni sur les mêmes bases. Cependant,
tous les sujets de Tourcoing avaient un même suzerain, le comte de
Flandre, mais il est à noter que tous n'en dépendaient pas au même
titre.
MOYEN AGE
En tant qu'agglomération, Tourcoing est née à la fin du Moyen Age, vers
la fin du 14ème siècle. En 1360, Jean le Bon, roi de France octroya aux
habitants de Tourcoing un sceau pour marquer les draps fabriqués dans la
cité. Tous les draps ouvrés portaient obligatoirement la marque
collective qui, sous la forme d'un cachet de cire aux armes de
Tourcoing, en garantissait la qualité.
En 1491, Baudouin II de Lannoy, Chevalier de la Toison d'Or, haut
fonctionnaire des Ducs de Bourgogne, obtint de Maximilien, Empereur
d'Autriche, l'octroi d'une charte établissant, à Tourcoing, une Franche
Foire; Maximilien intervenait dans cet acte en qualité de tuteur de ses
petits enfants comme Comte de Flandre. Dans ce document, on voit
Tourcoing constituer un centre textile exportateur important. Cette
foire commerciale la mit au rang des grandes foires mondiales.
TEMPS MODERNES
L'industrie tourquennoise du 16 et 17ème siècle fut surtout celle des
filets de sayette ou laine peignée utilisés à la syetterie de Lille. A
Tourcoing, le travail était libre. Aucun règlement corporatif ne fixait
le nombre de métiers ni d'ouvriers comme à Lille. Cette ville vit
concurrence sous un jour plutôt dangereux, d'autant plus que la vie
étant sensiblement moins chère à Tourcoing (ville du plat pays -
campagne), qu'à Lille (ville fermée), Tourcoing produisait à meilleur
marché, Lille considérait le droit de fabriquer comme un privilège du
Prince qu'elle interprétait comme un monopole et prétendait en exclure
le plat pays dont Tourcoing faisait partie. De là, un conflit entre
l'industrie lilloise et l'industrie tourquennoise qui devait durer du 16
au 18ème siècle. Tourcoing dont la population était trop forte pour
vivre de sa seule agriculture ne pouvait se passer de l'industrie. Elle
tint bon et finalement gagna la partie.
PERIODE CONTEMPORAINE
Ce n'est qu'en 1790 que la République consacrant l'unité nationale à
laquelle depuis longtemps tendaient les rois de France, fit de Tourcoing
l'un des éléments du Département du Nord. La ville, situé dans une
région qui sert habituellement de champ de bataille à l'Europe, vit son
sol foulé plusieurs fois par les soldats ennemis : Autrichiens,
Prussiens, Hollandais, Anglais (les coalisés). L'un des chocs les plus
rudes des batailles de la Révolution eut lieu sur son territoire, le 18
mai 1794. Il est connu dans l'histoire sous le nom de "Bataille de
Tourcoing" et valut à cette ville son inscription sur l'Arc de Triomphe.
Cette bataille opposa 48 000 Français à 64 000 coalisés. Les généraux
Moreau et Souham en firent une grande victoire française.
La ville subit sans incident les différents régimes politiques qui se
suivirent du Consulat à la 3ème République; seule est à signaler la
Bataille du Risquons-Tout, en 1848, où un groupe d'exaltés venus de
Paris qui voulaient porter la République en Belgique se firent tailler
en pièces par quelques soldats belges.
Au 19ème siècle, la machinisme et l'utilisation de la vapeur donnent à
Tourcoing un essor qui n'a d'égal que celui de sa ville sour : Roubaix.
Les moyens de production se concentrent entre les mains de quelques-uns
et, vers cette grosse industrie naissante, affluent les ouvriers qui
arrivent notamment des régions flamandes de Belgique.
ARMOIRIES
Au 14ème siècle, les foulons et tisserands demandèrent à leur seigneur
un "scel" qui certifierait l'origine de leurs étoffes. Yolande de
Mortagne leur donna le blason héréditaire de sa famille. Il est curieux
de noter que les armoiries de la ville furent d'abord un "scel de
pièces", on dirait aujourd'hui un label. Ces armoiries portent d'argent
à la croix de sable chargée de cinq besants d'or.
Notons encore :
La Brouette Tourquennoise qui symbolise la ville presqu'autant que son
blason. Allongée et sans ridelles, la brouette était répandue à
Tourcoing plus qu'en importe quel lieu du Pays Plat. Utilisée par les
fileurs pour "quérir" leur laine; les tisserands leur fil et transporter
le tissu, aucun travail ne se faisait sans elle. Le lillois Brûle-Maison
s'est beaucoup moqué de la Brouette des Tourquennois dans ses écrits,
mais Jules Watteeuw lui a répondu en s'appelant lui même le "Broutteux"
et en remplissant sa brouette de joyeusetés et de chansons.
Le Blason de Tourcoing
Le blason héréditaire de la famille de Mortagne
C'est le 8 juin 1372 que Yolande, fille de Guillaume de Mortagne, tenant
de son père les terres de Tourcoing, donne aux Tourquennois le blason
héréditaire de sa famille : un écu d'argent, une croix noire chargée
d'un petit écu en forme de cour, chaque branche de la croix portant un
besant d'or.
Cela faisait longtemps que les habitants du bourg, vivant de la
draperie, demandaient un « scel » pour certifier et garantir l'origine
de leurs étoffes.
Abandonnées à la Révolution, les armoiries de Tourcoing seront reprises
définitivement en 1829, à la grande satisfaction de la population.
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