" AIMER DIEU "
?
Essayer de répondre à cette question, suppose d'abord de
vérifier que l' " émetteur " (qui écrit) comme le " récepteur " (qui lit)
comprennent ces deux termes de manière absolument identique.
Convenons donc que derrière le vocable " Dieu " (avec une majuscule selon
une convention dans un " Occident " qu'on le veuille ou non imprégné de
culture chrétienne) il n'est pas question du vieillard à barbe blanche de
l'iconographie chrétienne ; ni d'Allah irreprésentable pour les Musulmans,
, ni de YWH (c'est à dire Yaweh, le Dieu des juifs) pas seulement
irreprésentable, mais encore " inécrivable " (dans la totalité de sa
prononciation). Ni même d'une des représentations ou appellations de la
religion hindoue qui a amené de " doctes experts chrétiens " a écrire
savamment que, dans son essence, la religion hindoue est polythéiste,
alors qu'il s'agissait de représentations, parfois même sous forme
partiellement ou totalement animale, de qualités possédées forcément par
un Dieu considéré comme unique. Ce n'est pas non plus un être qui ne
serait que mâle, ce qui n'en fait ni un être femelle ou hermaphrodite. Ni
.. ni ..
Bref, Dieu, un Etre qui a précisément amené certains sages hindou et
d'autres encore sur la planète à parler d'Ineffable, en sous-entendant
plus ou moins donc " Irreprésentable ", auquel il faudrait logiquement
être supérieur pour le "com-prendre" (au sens étymologique) ou le "con-naître"
(toujours au sens étymologique " . Mais, quoiqu'il en soit un Etre source
de tout, voire un être " en " qui nous sommes, ou encore plus complètement
un Etre dont nous sommes inexplicablement un des innombrables " composants
", une des précieuses et irremplaçables partie. Pour ce qui s'estime "
moniste " (et pas mooniste) et pas " dualiste ".
Quant à essayer de définir le mot " aimer ", paradoxalement, la chose est
extrêmement délicate ou à nuancer quand on utilise la langue françaises en
particulier. Et cela est peut-être plus compliqué et multi-compréhensible
encore que lorsqu'on utilise le mot " Dieu ". Car la langue française,
chacun le sait, même les étrangers l'apprenant, ne comporte en effet qu'un
seul mot pour " aimer " .... Déjà un ou du poisson, mais aussi un
spectacle, un paysage, un ouvrage, un écrit, un enfant, un ami, un amant,
etc...
On " aime " tout en français, et même si on se limite aux humains, encore
faudrait-il savoir si, quand on dit " Je t'aime ", on éprouve ce sentiment
égocentriquement pour soi ou altruistement pour l'autre ; les deux pouvant
être difficilement compatible, sauf si, et encore, aimer l'autre d'abord
pour lui-même vous procure ensuite une satisfaction après tout légitime et
naturelle.
Aimer un autre, serait-ce vouloir qu'il soit éternellement heureux ou ,
pour le moins, heureux jusqu'à ce qu'on le mette " dans le trou après
lequel il n'y a rien " ? Pour un théiste, le bonheur suprême, c'est d'être
" près de " Dieu parce que, toute sa ou ses vies, on s'est efforcé de lui
être agréable, donc d'aimer les autres (créature humaine pour le moins de
Dieu) , voire de se sacrifier pour au moins l'un d'entre eux, sinon
plusieurs ou beaucoup, sinon tous. Ce qui suppose qu'on a essayé de
réduire l'impact de ses défauts et de développer au maximum ses qualités,
tout en cherchant à en bien savoir le plus possible pour être le plus
efficace possible dans son amour, qui est aussi disponibilité à l'autre et
oubli de soi ; au point même parfois d'aller jusqu'à le tuer, s'il le
demande en toute connaissance de cause.
Le sens des deux mots étant maintenant sinon défini, du moins éclairé,
peut-on, faut-il " aimer Dieu " ? .
Si on s'en tient à ce qui vient d'être évoqué, on ne peut vouloir, même en
ne pensant qu'à lui et pas du tout à nous, rendre Dieu heureux ou plus
heureux, car s'il ne l'était pas totalement, il lui manquerait quelque
chose.
C'est un peu court ? Vous avez
raison.
Vous pourriez, s'il vous plaît,
m'aider à faire un peu plus long ?
Merci d'avance.
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