LE CATHOLICISME
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Par un ancien séminariste et novice rédemptoriste
toujours profondément théiste

 

 

AVERTISSEMENT.

Plus les pages spiritualités s'allongeaient, plus s'est imposée la logique d'en faire une particulière pour la religion catholique, ne serait qu'étant considérée l'influence décroissante mais non encore nulle, loin de là probablement, de cette "spiritualité" en Europe de l'Ouest pour le moins, y compris dans les états affirmés comme laïcs et "séparés" de toute religion.

 

 

Il est des contextes
où ne pas être tendre,
c'est vraiment et de tout coeur
témoigner de beaucoup de tendresse

 

TEXTES SACRES REVELES ?

A moins qu'elle ne soit extrêmement rudimentaire, et encore, on peut faire dire à une phrase, a fortiori extraite de son contexte, tout ou son contraire et/ou s'en servir pour justifier tout et son contraire ; surtout si on la lit avec fanatisme, en invoquant son caractère sacré puisque sensée extraite d'un texte directement inspiré par Dieu et quasi sous sa dictée à son seul et authentique " plus grand porte-parole inspiré, même si nous avons au moins du respect pour beaucoup d'autres porte-parole des autres religions".

La question fondamentale est " Est-ce vraiment une parole " divine " révélée ou le trouble fruit d'une auto-suggestion d'être missionné pour révéler et/ou prophétiser par un égocentrique ou le disciple égocentrique d'un modeste Sage (ou Maître) on ne peut plus sincère ?

Quand on croît en l'existence d'un principe divin créateur et à son omnipo- tence, rien ne paraît impossible. Même si les fruits immédiats de cette révé- lation , déjà quand elle est appliquée par le " prophète " lui même, semblent parfois peu louables ; surtout quand, ensuite, les disciples du " prophète ", invoquant ses écrits sacrés, ont parfois à leur tour des comportements encore moins louables, voire carrément en contradiction avec la "doctrine". L'hom- me a beau théoriquement être en cours de réduction de son imperfection, on pourrait tout de même logiquement croire que Dieu, tant qu'à faire, s'appui- erait tout de même de préférence sur un "prophète" le moins inexemplaire et le plus sage jusqu'à sa mort en fait de messager.

Mais ce scepticisme n'empêche pas de prendre en considération que toutes les grandes religions ont leurs " mystiques " ou " sages " plus ou moins retirés du monde, mais surtout retirant des textes sacrés de la religion sensée être tou- jours la leur, l'essentiel. Un essentiel qui est pratiquement commun à toutes les dites religions ou grandes croyances, c'est à dire " Dieu est éternel, omnipotent, omni-concepteur initial, aimant et " invitant ", d'une part, à être équanime et sage et, d'autre part, à être bon et aimant vis à vis des autres ". Mis à part, jusqu'à un cer- tain point, mais fondamental, le bouddhisme qui nie la possibilité d'une cause première divine tout en prônant, comme les autres, la sagesse et la compas- sion. Il s'en suit que les vrais " Sages " de toutes les religions, bouddhistes inclus cette fois, ont beaucoup d'estime les uns vis à vis des autres, ce qui est un signe fort, et ne font preuve d'aucun prosélytisme qu'ils déconseillent vive- ment, à l'opposé absolu des fanatiques. En évitant souvent de scandaliser leurs co-religionnaires par des propos ou actes publiques peu " orthodoxes " et/ou peu conformes à la doctrine officielle de ce qui reste officiellement leur reli- gion et leur " église ". Ou encore en exprimant plus ou moins discrètement une dérangeante bi-appartenance synthétisante à deux cultes.

Il s'en suit que qui, tout en étant théiste et serviable vis à vis des autres par amour de Dieu - vocable malheureusement trop galvaudé et prostitué - , on ne peut que s'interroger sur l'authenticité des textes sacrés, alors que, précisé- ment, pour ce qui est du bouddhisme, le plus célèbre des bouddhas (Gautama) invite lui-même à ne pas croire en lui, et en ce qu'il dit parce que c'est lui qui le dit, mais à vérifier par soi-même le bien-fondé de ses propres recommanda- tions. Et alors qu'il en est pratiquement de même pour l'hindouisme qui ne revendique pas vraiment non plus un statut de religion révélée, même pas par un humain inspiré.

Mais quand l'interrogation porte sur les religions issues des évangiles " chré- tiens " , ne serait-ce que vu l'influence qu'elles ont eu et gardent sur les civi- lisations dites " occidentales ", même si on passe sur les divisions (et subdivi- visions), le trouble est encore plus grand.

En effet, il se trouve même des intellectuels de renom qui, en ce début du XXI° siècle, semblent ignorer cette réalité fondamentale reconnue pas des exégètes chrétiens actuels : quelles que soit leurs troublantes divergences, les évangiles sensés étayer la foi et indiquer les pratiques, comme le chemin, n'ont (déjà) pas été écrits par les deux apôtres (Matthieu et Jean) ou les deux sympathi- sants (Marc et Luc) à qui on les attribuait encore, avec force commentaires, il y a quelques décennies à peine. Alors que des Pères de l'Eglise (de son début) ont parfois fait référence à des évangiles dit maintenant apocryphes qui n'ont pas été retenus pour canoniques sur la base de votes majoritaires aux raisons profondes pas toujours très jolies et désintéressées. Ensuite, après avoir ou non lu, par exemple Gérald Messadié, on pourrait s'étonnait de la teneur des actes des apôtres, alors qu'il est maintenant, de plus, reconnu par les spécia- listes chrétiens que certaines épîtres pauliniennes ne sont pas du très particu- lier citoyen romain miraculeusement converti, Paul de Tarse, au caractère plus que sujet à caution.

Vient s'ajouter encore, quand, sans crainte, on prend la peine ou le temps de le savoir, pour contribuer à la désacralisation de ces textes " chrétiens " pas spécifiquement révélés en tant que tels, le problème de la langue initiale effec- tive de rédaction, les différences constatées entre deux copies ultérieures ou extraits en langues différentes ; et même le constat par les exégètes juifs ou non que la quasi totalité des propos mis dans la bouche de Jésus se trouvait déjà dans des textes bibliques. Alors que, par contre, les citations de la bible (ancien testament) utilisées dans le évangiles pour justifier certains évène- ments sensés avoir été vécus par " le Christ " sont généralement assez lourde- ment douteux ou au moins très sollicités.

Et on pourrait encore citer, anecdotiquement, comme illustration des contre-sens, l'histoire du chameau et du chas de l'aiguille dont un exégète juif nous explique qu'il y aurait eu, de la part d'un traducteur, entre le mot signi- fiant " corde " et celui signifiant " chameau " confusion, à une lettre près, à partir de la langue originale de rédaction. Alors qu'il est effectivement plus lo- gique, malgré certains commentaires de chaires , de souligner la difficulté de passer dans un chas d'aiguille pour une corde (surtout une amarre de bateau) plutôt que pour un chameau " que Jésus, le Sémite, aurait justement vu passer devant ses yeux au moment où il parlait ", qu'il disait le prédicateur.

N'ayant eu ici aucune ambition d'être exhaustif, mais seulement modestement "apéritif " et/ou interrogatif, dans un but constructif et compatissant, ma con- clusion ..... forcément provisoire sera celle-ci, inspirée peut-être par le boud- dha qui n'est pourtant pas, loin de là, ma seule tasse de thé : " Qu'il soit au- thentique ou non, d'inspiration divine ou non, nourrissons-nous avec modéra- tion de tout ou partie d'un maximum de textes que certains considèrent com- me sacrés et éventuellement révélés, mais gardons nous d'en faire des absolus, au moins avant d'en avoir " ressenti " par nous-même le bien fondé. Ecoutons plutôt, avec sagesse et équanimité, le " fond de notre cœur " qui peut-être nous dira " Je suis éternellement, Je t'aime comme toutes mes autres créatures humaines et autres et Je t'invite, t'ayant forcément conçu libre, y compris de faire le " mal ", à aimer, vie incarnée* après vie incarnée " ". Ce qui nous rap- proche de cette morale universelle, conseillée même chez les respectables animistes et les non moins respectables humanistes athées " Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu'ils vous fassent ; et faites leur par contre, s'ils ont l'âge de raison et ne s'y opposent pas en toute conscience, ce que vous voudriez qu'ils vous fassent ".

* Ce concept-clé incontournable des réincarnations ou transmigrations, dans toutes les religions ou spiritualités, est développé par ailleurs.

 

A propos de Gérald MESSADIE

http://www.livresplus.com/data/cr0008.html

 

Même si on estime bizarrement qu'un jeune en fant peut vraiment offenser un adulte, c'est tout de même faire preuve d'une sacrée immodestie que d'imaginer qu'un humain, même doué de liberté, puisse offenser l'Ineffable.

 

 

 

OECUMENISME

Mieux vaut se parler que de continuer à se taper dessus (comme dans le passé) ou à se regarder avec une condescendance retenue. Mais ça reste toujours globalement du dialogue de "cadres supé- rieurs" s'appuyant essentiellement, dans leur propre religion, sur des mots et des phrases de livres à qui, de la base au sommet, on fait dire ce qu'on veut avec plus ou moins de recul critique historique et exégétique. Certes il faut plus ou moins s'aider de livres, mais pro- bablement pas les poser comme absolu. A moins de pouvoir prouver qu'ils ont réellement été écrits "sous la dictée" de l'Absolu, même s'Il fait probablement feu de tout bois, voire même peut-être bien de tous les "illuminés".

 

Ah si seulement on pouvait prouver
que c'est bien Dieu ou Allah ou Yahwe
qui a inspiré, sinon écrit,
le livre sacré de chaque religion monothéiste,
on pourrait peut-être éventuellement admettre
qu'on tue les âmes et/ou les corps
en son nom

 

UNE EXTREME TOLERANCE*

C'est tout de même faire preuve d'une extrème tolérance de la part de l'église catholique que de bénir le sacrement de mariage que se sont donnés un homme et une femme qui, la veille au soir, une fois de plus et sans aucun regret, ont probablement fait l'amour ensemble, ce qui est toujours, sauf erreur, un péché mortel en soi inadmissible et invalidant le sacrement, en sus du sacrilège de la communion quand il s'avère que les mariés la reçoivent au cours de la cérémo- nie, sans regretter le moins du monde, et c'est à leur souhaiter, leurs "échanges sexuels" avant de passer à l'église.

Mais dans la pénurie de clientèle ...... faute de grives ......

* Dans le temps, c'était les maisons, maintenant ce sont les églises :-(((((

 

 

La façon dont Jean-Paul II, ex-pape jugé progressiste et moderne, semble s'accrocher à son siège n'est-elle pas un formidable et dramatique contre témoignage qui, en sus de l'histoire plus souvent scandaleuse qu'édifi- ante des vies des papes successifs évoquées ci-dessus, ne donne pas raison seulement aux protestants et orthodoxes qui refusent cette primauté vaticane ?

 

 

 

LA SOUS-INFORMATION

Certains catholiques et autres chrétiens très sincères s'étonnent parfois, même sans condescendance, de la dénonciation que font d'anciens catholiques, ayant parfois pourtant fait des études poussées en séminaires, qui, sans être devenus athées, ce qui fut pourtant parfois le cas de prêtres et même de professeurs de grand séminaire, voire avec une foi profonde en l'existence de Dieu, "brûlent ce qu'ils ont adoré", mais en toute liberté, eux.

C'est probablement une question de lectures en nom- bre insuffisants d'ouvrages rédigés par des exégè- tes (parfois même chrétiens), des historiens et au- tres chercheurs scientifiques sereins et nullement agressifs.

Répétons-le, avec modestie et sans agressivité non plus, ni intention de blesser, et sans prosélytisme non plus, (en ex-petit et grand séminariste tout de même), tout comme la vie des papes et des "pères de l'Eglise", l'histoire "politicienne" des dogmes est "édifiante". Et un catholique sincère qui, si seule ment c'est le cas, n'en a lu que des versions brè- ves écrites par des auteurs "bien pensants", ne peut pas honnêtement porter un jugement, fut-il ai- mable et pas condescendant, sur le refus serein et paisible de la foi et des pratiques catholiques de ses ex-coreligionnaires.

 

Voir aussi

SPIRITUALITE CATHOLIQUE
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