mardi 19 août 2003

REINCARNATION

Contributions
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INTRODUCTION A LA REINCARNATION

Ceci est une brève introduction à la réincarnation. Son but est de vous faire comprendre un concept qui vous ouvre la voie de la connaissance, et fait disparaître les conceptions erronées qui nous ont été transmises depuis des siècles. Encore une fois, ce n'est pas un dogme, et les enseignements vous sont transmis en toute fraternité d'esprit. Qu'ils s'intègrent, ou non, à votre système de croyance, ne change rien à votre statut d'enfants de Dieu, car nous devons faire l'expérience de la vie dans tous ses aspects, et chacune de ces étapes, nous rapproche de notre but ultime. Il n'est pas requis de croire à la réincarnation, non plus qu'à toute autre doctrine. Seule compte l'expression profonde de votre perception de ce qui est bien ou mal, dans le cadre de votre présente expérience terrestre. Si le concept vous est acceptable, il élargira votre perception de la vie. S'il ne l'est pas, ne soyez pas troublé et fiez-vous à vos propres valeurs intuitives. C'est votre vie, et votre expérience. Ouvrez tout simplement votre coeur à tout ce qui se présente le long de votre route terrestre, car il y a un vieux dicton qui dit: Lorsque l'élève est prêt, le Maître se présente. La Réincarnation L'idée de réincarnation peut sembler absurde, ou, à tout le moins, fantaisiste, aux tenants de la foi chrétienne et Judéo-Chrétienne, parce que le concept va à l'encontre des idées et des principes qu'on leur a imposés depuis leur naissance, et qui ont fait la force de l'Église depuis des millénaires. La notion d'un Paradis où ils pourront enfin voir Dieu face à face après la transition que nous, humains, appelons erronément la mort, peut leur sembler, à prime abord, attrayante, puisqu'elle répond à un désir inné de sécurité et d'assurance, quant au sort qui leur est réservé dans cette nouvelle vie, ou continuité de vie, où, selon les enseignements qu'ils ont reçus, ils pourront enfin voir Dieu face à face, et trouver la paix et le bonheur. Ceci dit, il est important de noter que la théorie de réincarnation, ne va aucunement à l'encontre des enseignements chrétiens concernant le Paradis, mais alors que le chrétien l'entrevoit comme l'apothéose d'une seule vie sur terre, le réincarnationiste perçoit ce Paradis comme le but ultime, la culmination de vies plus ou moins nombreuses, sur terre, ou en quelque autre endroit de notre univers cosmique. Dans l'univers multidimensionnel que nous habitons, le passé et le futur n'existent pas, (c'est notre conception et notre perception limitée de l'infini qui nous confinent dans une réalité physique qui est, en fait, de notre propre création) et il n'y a que l'éternel présent. Le Paradis auquel les chrétiens aspirent avec tant de ferveur, est là tout autour de nous. Ce n'est pas un lieu quelconque, mais plutôt un état d'âme et d'esprit, auquel nous avons accès, ici même, dans notre vie présente. Toutefois, les limitations de notre monde physique font qu'il existe très peu de gens qui se disent heureux au point de se croire au Paradis. Ceux qui croient que la transition vers cette nouvelle vie va leur ouvrir automatiquement les portes de la connaissance et du bonheur, ne comprennent vraiment pas qu'ils sont les artisans de leur propre destinée, et que c'est dès maintenant, qu'ils doivent travailler à ce bonheur auquel ils aspirent. Et ceci ne nous éloigne pas du sujet, car pour saisir toutes les implications du principe réincarnationnel, il faut avoir une idée assez juste du processus qui nous permet d'expérimenter, par des vies successives, la création dans tous ses aspects, ses sons, ses couleurs, ses races et ses croyances religieuses. Il n'est pas question, ici, de transmigration, c'est-à-dire, la réincarnation sous forme animale, croyance à laquelle certaines castes hindoues adhèrent depuis toujours. Ici, il est question de réincarnation, c'est-à-dire, le retour sur terre, ou un quelconque endroit de l'univers, de cette partie de nous-mêmes qui est immortelle, l'esprit, et ce, sous la même forme humaine qu'auparavant [à tout le moins sur notre planète] mais dans un corps différent. Il est donc évident, si nous devons justifier ce point de vue, que cet esprit, le principe de vie que les religions appellent âme, n'a pas été créé à la naissance. Etant immortel, il existe de toute éternité, et qui plus est, il choisit lui-même les parents et l'environnement qui seront les plus aptes à lui faire mener à bien l'expérience de vie qu'il a choisie pour cette incarnation, et qui contribueront ainsi à sa progression dans les cercles de vie. En quittant cette vie, l'esprit se retrouve dans une dimension que l'on appelle le monde astral, et qui n'est, en fait, qu'un autre aspect dimensionnel de la terre que nous habitons. En somme, l'Univers est toujours le même, mais notre perception de cet univers s'accroît à la mesure de nos connaissances et de notre perception. Par exemple, l'invention du microscope nous a fait découvrir un monde infiniment petit dont nous ignorions l'existence, alors que le télescope nous a démontré que notre planète n'est qu'une infime particule dans ce grand macrocosme que représente l'univers. Ces univers inconnus existaient donc malgré le fait que nous en ignorions l'existence. Pourquoi n'en serait-il pas de même lorsqu'il est question des dimensions supérieures? En somme, tout ce qui existe dans l'univers multidimensionnel est à notre portée, et ce sont nos limitations qui nous empêchent d'en percevoir la réalité. Le monde astral et les autres mondes sont là tout autour de nous, et ils interpénètrent le monde que nous habitons. S'il nous est impossible d'en percevoir la réalité, ceux qui les habitent sont capables, jusqu'à un certain point, de percevoir la nôtre. C'est pourquoi, certains d'entre nous ont parfois la sensation d'une présence autour d'eux, car ceux qui nous ont quittés, et n'ont pu, faute de développement, se détacher de l'attraction terrestre, suivent, de très près, tous ceux qui leur étaient chers lorsqu'ils étaient parmi nous, et ils tentent de communiquer avec notre monde physique. La dimension astrale est un lieu de transition, et le désincarné y demeure aussi longtemps qu'il est nécessaire, afin de faire un examen approfondi de sa vie passée, et apprendre les leçons qui le feront progresser sur le chemin long et étroit qui le ramène vers son point d'origine. Après un temps plus ou moins long, il prendra la décision qui s'impose, et de sa propre initiative, et selon la progression de son développement, il s'élèvera vers les dimensions supérieures, ou se réincarnera sur terre, où, une fois de plus, il aura choisi l'environnement et les parents qui feront partie de son futur drame karmique. Il est certain que de telles affirmations peuvent choquer à prime abord. Et peut-être certains d'entre vous sont-il scandalisés, car dans notre monde axé sur le matérialisme et les réalisations scientifiques, et dont le principal souci est de faire la guerre et d''accumuler autant de richesses que possible, l'élément spirituel n'a que peu d'attrait et pose un problème de crédibilité qu'il est difficile de contourner. Et si, à notre avis, la réincarnation est l'un des éléments-clé d'une société structurée et cohérente, c'est-à-dire, une société pouvant justifier, ou expliquer, le pourquoi des injustices et du désordre apparent de notre monde, il est néanmoins très difficile de prouver, de manière tangible, une théorie aussi intangible que celle des vies successives. Et, à cet effet, les travaux du Prof. Ian Stevenson et ceux du Dr. Raymond A. Moody Jr., ont mis en lumière certains faits tendant à prouver que la vie après la vie est une réalité, et que la réincarnation n'est pas une idée aussi farfelue qu'on veut bien le laisser croire. Pour sa part, le Prof. Stevenson a fait enquête sur de nombreux cas de réincarnation, où il fut démontré, hors de tout doute, que les sujets en question, soit de jeunes enfants en bas âge, ont pu relater avec beaucoup d'exactitude, leur vie précédente dans un autre environnement et à des centaines de kilomètres de l'endroit où ils vivaient et avaient vu le jour. Ils ont fait une description détaillée du village, ou de la ville où ils demeuraient lors de cette incarnation, de leur ancienne demeure, des parents, frères et soeurs avec lesquels ils habitaient, allant même jusqu'à dévoiler certains événements et faits intimes que, seuls, les intéressés pouvaient connaître, et qui, plus tard, furent reconnus comme véridiques. Dans le même ordre d'idées, mais à un niveau différent, le Dr. Raymond Moody a fait enquête sur les cas de personnes ayant été déclarées cliniquement décédées, et qui sont revenues à la vie, en racontant l'expérience de leur bref séjour dans l'au-delà. Certains d'entre eux avaient la sensation d'être attirés dans un long tunnel, au bout duquel ils apercevaient une lumière intense, un paysage, ou un parent ayant déjà fait la transition. D'autres entendaient une musique céleste ou conversaient avec des guides spirituels. Il y eut des instances, où un individu se retrouva, flottant au dessus de son lit d'hôpital, étonné de constater que cette forme qui reposait dans le lit, était son propre corps. A son réveil, le patient put raconter au médecin abasourdi, tous les efforts que celui-ci avait fait pour le faire revenir à la vie. Il serait impossible de relater ici toutes les expériences vécues par ceux qui ont eu, durant un court instant, une vision fragmentaire de ce que leur réservait l'au-delà. Toutefois, on peut certainement en conclure que, loin de se retrouver dans un état de léthargie, ou d'inconscience jusqu'au dernier jugement, ceux qui font la transition ne font que passer d'un état de vie à un autre. Dans ce nouvel état, ils sont accueillis par un parent, un ami, ou un guide, qui se charge de les aider à faire les premiers pas, dans cette réplique de notre monde tridimensionnel qu'est le monde astral, un monde encore plus animé que notre monde physique, avec des maisons, des hopitaux, des théâtres, et tout ce qui peut satisfaire les désirs inassouvis et les talents mis en veilleuse lors de leur incarnation terrestre. Que cette vision du Paradis s'intègre, ou non, à notre propre système de croyances, ne change rien au fait que, quelle que soit notre religion, notre foi, ou notre conception de Dieu, nous nous retrouvons tous dans cette dimension astrale après avoir quitté ce monde. Nous avons donc, là, les deux éléments fondamentaux qui sont à la base même de la théorie des vies successives: tout d'abord, le fait que nous progressons tous vers ce monde transitoire qu'est la dimension astrale, et ensuite, un certain élément de preuve, que nous revenons sur terre de nombreuses fois, afin d'apprendre les leçons que la vie nous offre, et progresser toujours davantage. Admettant le bien-fondé de cette théorie, et considérant la réincarnation comme la pièce manquante d'un vaste casse-tête cosmique, alors tout le mystère s'éclaircit. Les obstacles et les difficultés suscités par notre fausse conception de la vie s'aplanissent, et le monde, avec son cycle de naissance et de renaissance, nous apparaît sous un jour différent. Et dans cette nouvelle perspective, il est enfin possible d'analyser et de comprendre les phénomènes physiques, psychologiques et psychiques, sur la base d'une explication logique et rationnelle. Prenons l'exemple d'un individu qui est happé par une automobile, et qui demeure handicapé pour le restant de ses jours. Sur le plan physique, on dira que c'est un accident, qu'il était distrait, et que l'automobiliste ne l'a pas vu à temps; ou encore que l'automobiliste était distrait, et n'a pu s'arrêter à temps; qu'il s'agit peut-être d'un accident, d'un crime prémédité, ou, tout simplement que la cause en est attribuable à un chemin glissant, ou une basse visibilité. Cependant, dans la réalité multidimensionnelle, il n'y a ni coïncidence ni accident. La roue karmique se met en marche, et l'admonition on récolte ce qu'on a semé prend alors toute son importance. Cela ne veut pas dire que l'individu devait, nécessairement, avoir cet accident, et, en fait, plusieurs scénarios s'offraient à lui. Mais il (l'esprit de l'individu) a choisi celui-ci, parce qu'il permettait, soit de rétablir l'équilibre karmique, et de faire amende honorable pour les actions de vies passées, ou encore de faire l'expérience personnelle d'une déficience physique, afin de mieux comprendre les limitations que cet état impose. Dans cette perspective, il est plus facile d'accepter une infirmité, sachant qu'elle a sa raison d'être, et qu'elle fait partie d'un plan cosmique et divin dans lequel nous sommes des pasrticipants volontaires. Ainsi, nous réalisons que le monde tridimensionnel évolue dans un ordre et une harmonie parfaite, seulement troublés par les pensées négatives de l'humanité, qui déstabilisent l'ordre divin en nous et dans le monde que nous habitons, et sont la cause de toutes les guerres et de toutes les calamités que nous avons subies depuis des millénaires. L'une des principales objections à la théorie des vies successives, serait le fait que très peu de gens se souviennent de leurs vies passées. Ainsi, ceux qui ont vraiment besoin de voir pour croire, en sont encore au concept d'une seule vie, et pour cette raison, ils se retrouvent dans un état d'amnésie temporaire, où ils voient la vie présente comme une expérience unique, qui ne tient pas compte des nombreuses expériences de vies que chacun de nous a fait et doit faire, afin de dévoiler et d'exprimer, dussions-nous prendre cent, ou cent millions d'années, le Christ en chacun de nous. A cette objection, nous répondrons, que très peu de gens se souviennent comment ils ont appris à compter, et pourtant, leur connaissance des nombres leur permet de résoudre toutes sortes de problèmes mathématiques. De même, ils se souviennent très peu, ou pas du tout, de certains événements de leur enfance qui ont marqué, d'une manière indélébile, leur vie adulte. Le fait que nous n'ayons qu'un souvenir très vague de notre enfance, ne détruit aucunement le sens profond que nous avons de notre propre identité. Cette enfance demeure une partie intégrale de notre vie présente, tout comme notre vie présente demeure une partie intégrale de toutes les vies (l'âme) que nous avons vécues. Vu de cette perspective, un talent musical exceptionnel sera le fruit de nombreuses vies passées dans l'étude de cet art, et Mozart est certainement le meilleur exemple d'un talent extraordinaire qui ne peut s'expliquer que par le concept des vies successives. N'est-il pas plus logique, et moins frustrant, pour le reste de l'humanité, de croire que son talent fut, non pas le fruit de ce que nous, humains, appelons le génie, mais plutôt l'aboutissement normal d'un travail ardu et d'efforts constants consacrés à l'étude de la musique. Ce travail et ces efforts se sont échelonnés sur de nombreuses vies, ce qui lui permit lors de cette incarnation de jouer dès l'âge de quatre ans, et de composer de merveilleuses mélodies. De même, le cardiologue, l'avocat, l'architecte et le compositeur, ont tous développé leurs talents à travers les nombreuses vies qu'ils ont vécues, dans les écoles médicales d'Alexandrie, les prétoires de l'ancienne Grèce, les écoles d'architecture de Rome, ou dans la merveilleuse atmosphère musicale de la Renaissance. Nous sommes tous des acteurs sur la grande scène de la vie. Chacun de nous joue un rôle important dans la présente pièce. Nous devons y concentrer tous nos efforts afin d'en faire un succès, car le rôle que nous interprétons aura des répercussions sur la pièce, et sur tous les acteurs qui y participent. Cependant, dans le but de jouer son rôle correctement, l'acteur devra oublier, momentanément, tous les autres rôles qu'il a joués. Supposons, pour un instant, que vous êtes acteur et en train de jouer 'Le Cid' de Corneille. Après des semaines de répétition, vous connaissez la pièce par coeur, vos répliques sont à point, et le tout se déroule sans anicroche. Vous êtes, pour ainsi dire, dans la peau de votre personnage, vous ne pensez à rien d'autre, et vous êtes vraiment devenu ce personnage que vous incarnez. Qu'arriverait-il si, durant la pièce, il vous venait à l'esprit des scènes d'une autre pièce, par exemple, 'Le Malade Imaginaire' de Molière, que vous avez joué la saison précédente, ou encore des scènes de différentes pièces que vous avez jouées durant votre carrière. Une telle distraction est impensable en tant qu'acteur! Votre expérience et votre professionnalisme, déclenchent un mécanisme d'auto-défense, qui bloque toute mémoire autre que le rôle que vous êtes en train de jouer. Et pourtant, l'expérience acquise en jouant tous ces différents rôles, vous permet maintenant de jouer la pièce en question avec plus d'aisance et de maturité. Vous avez appris à contrôler votre voix, vous mémorisez plus facilement, vous êtes maintenant plus décontracté, et vos gestes vous viennent tout naturellement. Ainsi, chaque nouveau rôle vous rapproche de la perfection que vous recherchez et de l'apothéose de votre carrière. Il en est de même des incarnations successives. L'âme représente tous les rôles que vous avez joués et jouerez, sur la scène de la vie. La réincarnation, ou le passage d'une vie à l'autre, est le point de transition, et l'acteur que vous êtes maintenant est la somme de tous ces rôles que vous avez joués, sur cette terre, ou autre planète de l'univers. Vous n'en avez aucune souvenance, tout occupé que vous êtes à jouer le présent rôle, mais ils exercent, néanmoins, une influence prépondérante sur votre vie présente. Le Karma, ou loi divine de cause et d'effet, régit le cycle évolutif des vies successives, et fait en sorte que, en dépit de la négativité engendrée par l'humanité depuis des millénaires, il existe un ordre parfait dans l'univers. Cette loi divine est partie intégrante du principe réincarnationnel, et représente les efforts de progression constante de l'être humain, et la raison d'être de ses nombreuses vies. Les étapes variées et imprévues de cette vie, sont toujours en alignement avec les priorités de l'esprit, qui reconnaît, non pas les besoins charnels du corps physique, mais, bien plutôt, la nécessité de surmonter les limitations que l'être humain s'est lui-même imposées durant le cours de ses vies successives. Les talents que nous avons développés dans une vie antérieure, forment la base de nos vies futures, tout comme les erreurs passées deviennent les obstacles que nous devrons surmonter si nous désirons progresser, toujours plus avant, sur le chemin qui mène à Dieu. Chaque pensée et chaque action de notre vie présente auront une influence directe sur notre vie future. Le plus petit grain de sable est compté dans le grand univers de Dieu. C'est la loi de Karma, et cette loi affirme que toute action déclenche une réaction immédiate ou future, ou, comme il est écrit dans les anciens sanskrits: "On récolte ce qu'on a semé." Le mot Karma n'est pas synonyme de récompense, ou de punition. Il est synonyme de Justice, en accord avec les lois d'Ordre, d'Équilibre, d'Harmonie, de Croissance, de Perception Divine, d'Amour et de Compassion, qui sont, en fait, les lois spirituelles de l'Univers. Le but ultime de toutes nos expériences passées, présentes et futures, est d'apprendre à vivre en accord avec ces lois, et ceci, afin de rétablir l'équilibre de notre corps physique, mental et spirituel, de sorte que les Fils Prodigues que nous sommes, puissent enfin retourner à la maison du Père. Le concept de 'péché' et l'insistance des religions à faire de l'homme et de la femme des êtres inférieurs, indignes de regarder Dieu face à face, a conduit l'humanité à se chercher des intermédiaires pour plaider sa cause auprès de la Déité. De là est né le schisme entre l'homme et son Dieu et la notion matérialiste du Dieu de colère et de vengeance de l'Ancien Testament. Nous, humains, avons une conception erronée du péché, et les fautes que nous considérons de peu d'importance dans notre monde matériel, sont considérées comme des crimes et des abominations dans les dimensions supérieures. La haine, les préjugés raciaux, l'intolérance, les conflits religieux tels les Croisades, l'Inquisition et, plus récemment, les guerres religieuses d'Iran, d'Irlande et autres pays, ont été, et sont encore, à la source de toutes les calamités qui ont affligé l'humanité depuis les débuts de la créativité. Notre monde physique est à ce point déséquilibré et perturbé que la terre est maintenant dans le processus d'un enfantement douloureux, lequel affectera tous les habitants de la planète, mais donnera naissance à une nouvelle race d'êtres spirituels. Constatant le présent état de l'humanité, il est réconfortant de penser que cette vie n'est pas la seule que nous vivrons; que l'Énergie Suprême nous tend constamment la main, et nous donne, par le biais des vies successives, l'opportunité de faire amende honorable pour les erreurs de vies passées. Ces vies nous permettent de perfectionner le corps qui nous est prêté, afin qu'il devienne vraiment le corps christique, le Seigneur-Dieu, avec domination sur toute la création. Devant le peu de progrès que nous avons fait depuis les derniers deux-mille ans, n'est-il pas vain de prétendre que nous aurions pu, en l'espace d'une vie, atteindre le niveau de conscience christique? N'est-il pas plus logique de croire, que, à l'instar du comédien ou de l'acteur, nous revenons, vie après vie, sur la grande scène de la vie, jouant chaque fois un rôle différent, mais toujours à la recherche de nouvelles expériences et de nouveaux défis qui nous rapprochent de la perfection que nous recherchons, et de l'apothéose de notre 'carrière' terrestre. Tel le scaphandrier qui endosse son costume pour aller sous l'eau, et le retire lorsqu'il revient à la surface, ainsi l'esprit endosse-t-il un corps humain à la naissance, et le laisse de côté au moment de la transition: la pièce de cette vie spécifique se termine, et l'acteur enlève son costume (le corps), et se prépare pour son prochain rôle. Cette transition n'est pas plus difficile que le voyage astral, où l'individu qui a développé cette faculté peut quitter sa coquille humaine afin de voyager dans une autre dimension, et réintégrer ensuite le corps lorsque celui-ci reprend conscience. Ce sont nos propres limitations et les principes erronés qu'on nous a enseignés, qui rendent cette transition douloureuse, non pas la transition elle-même. La mort n'est pas le dénouement normal d'une vie bien remplie, mais, bien plutôt, la conséquence de nos erreurs et de notre incompréhension de la vie. Le but ultime de notre vie sur terre, est de rendre immortel le corps que nous assumons à la naissance. Faute de réaliser cet objectif, l'esprit quitte ce corps, lorsqu'il devient évident que les cellules ne peuvent plus accomplir leur travail de régénération dans une forme qui refuse de croire que le corps humain, libre de toutes limitations, est immortel. Nous avons grandi dans une atmosphère religieuse où il était impensable de défier l'autorité papale, et encore moins les dogmes et les lois que l'Église a, au cours des siècles, insérés dans sa doctrine. Très tôt dans la vie, nous avons appris que nous étions des pécheurs, et que nous devions nous en tenir aux Sacrements, rites et enseignements doctrinaux de l'Église si nous voulions être sauvés. Sauvés de quoi? Nous sommes des êtres immortels. Nous vivrons éternellement, et, quoiqu'en pensent les orthodoxes, toujours en fonction des standards que nous avons nous-mêmes établis, vie après vie. Au lieu de tracer les directives spirituelles permettant à l'être humain de s'exprimer individuellement dans notre monde tridimensionnel, l'Église l'a enfermé dans un labyrinthe de dogmes et d'orthodoxie dont il ne peut s'extirper qu'en suivant le fil d'Ariane de sa propre intuition, cette petite voix intérieure, toujours en contact constant avec la Source Universelle que l'on appelle Dieu. La réincarnation étant un sujet 'tabou' dans les églises chrétiennes, il est normal et compréhensible que cette théorie effraie le chrétien et l'empêche de se renseigner davantage et d'intégrer dans sa vie, la doctrine très ancienne des vies successives, à laquelle les premiers chrétiens adhéraient. En l'an 543 de notre ère, l'Empereur Justinien, agissant contre le gré du Pape Virgilius, rassembla un Concile à Constantinople, dans le but non avoué de rendre anathèmes les enseignements d'Origène sur la Reincarnation. Origène était un des Pères de l'Eglise, et dans 'Encyclopaedia Britanica,' on trouve cet extrait: Il est certain que le Cinquième Concile Général fut convoqué pour traiter exclusivement des 'Trois Chapitres' et que ni Origène, ni l'Origénisme, n'étaient en cause. Les 'Trois Chapitres' concernaient les enseignements de trois fanatiques qui n'avaient absolument rien à voir avec Origène, et l'empereur avait trouvé là un moyen détourné pour convoquer un Concile et s'en prendre à l'un des Pères les plus éminents de l'Église. Par ailleurs, les protestations du Pape Virgilius et son refus d'assister au Concile, lui valurent de nombreuses persécutions de la part de Justinien, et il demeura même son prisonnier durant huit longues années. Tout ceci ne changea rien au fait que, dix ans plus tard, en l'an 553, Justinien promulgua un édit, qui rendait anathème la théorie des vies successives et autres enseignements similaires. On peut donc conclure que les enseignements d'Origène sur la réincarnation, furent volontairement radiés de la doctrine de l'Église, par l'habile subterfuge d'un empereur en constant conflit avec la Papauté, et qui désirait modifier les enseignements de l'Église à son avantage. Il ne chérissait pas l'idée d'avoir à récolter, dans une vie future, les graines de discorde et de cruauté qu'il semait dans la vie présente, craignant d'avoir à se réincarner dans un rôle, ou un état, qui l'obligerait à goûter à ses propres recettes. L'anathème contre la réincarnation se lisait comme suit: Si quelqu'un soutient la fabuleuse théorie de la pré-existence des âmes ainsi que la monstrueuse réincarnation qui s'ensuit, qu'il soit anathème!" [L'Encyclopédie Catholique] Il est dès lors évident que la théorie de réincarnation était connue, acceptée et probablement très populaire durant les premiers siècles, puisqu'il était nécessaire de réunir un Concile pour la condamner et la faire disparaître des enseignements de l'Eglise. Origène était un théologien, un visionnaire et un pionnier de l'Église des premiers chrétiens. C'était un platonicien, et, comme tel, il enseignait la théorie de la pré-existence des âmes, que l'âme est immortelle, et qu'elle ne peut, comme l'enseigne l'Église, être créée à la naissance, puisqu'elle existe de toute éternité. Les enseignements de ce grand théologien reflétaient ceux de Jésus et des apôtres, et il semble illogique qu'un des Pères de l'Église ait pu modifier, ou déformer, les enseignements du Maître. Il est plus raisonnable de croire qu'un empereur perverti, profitant des faiblesses du clergé, prit le contrôle du Consistoire et, avec l'aide des cardinaux à sa solde, décida de rayer des enseignements de l'Église, ceux qui ne faisaient pas son affaire, entre autres, la doctrine des vies successives. Il est regrettable qu'une grande partie du clergé ait choisi d'obéir aux ordres d'un empereur instable et égoïste, plutôt que de se rallier à son chef, le pape Virgilius. Augustin, un autre Père de l'Église dont la crédibilité n'est pas mise en doute, écrivit dans ses 'Confessions': Dis, Seigneur, dis-moi si mon enfance est le recommencement d'une autre vie qui se serait éteinte avant celle-ci? Etait-ce cette période que j'ai passée dans le sein de ma mère? Et avant cette vie, mon Dieu, ma joie, étais-je nulle part ou dans un autre corps? Je n'ai personne pour me le dire, ni père, ni mère, ni l'expérience des autres, ni même ma propre mémoire. A la lecture de cet extrait, on peut supposer qu'Augustin considérait, du moins en théorie, le concept des vies successives, et l'intensité de sa prière à Dieu, nous laisse supposer qu'il était grandement troublé par la question, comme ont dû l'être la plupart des grands penseurs de son siècle et des siècles subséquents. Justin, qui mourut pour sa foi, était un philosophe et un enseignant. Il fonda la première église chrétienne, et ses 'Dialogues" reflètent une croyance évidente en la théorie des vies successives. Il nous parle de l'âme qui habite un corps plus d'une fois, sans se souvenir de son existence antérieure. Mais il rejoint aussi les défenseurs de la transmigration, en déclarant que les âmes qui se sont rendues indignes de voir Dieu, reviennent sur terre dans le corps de bêtes sauvages, ce qui n'a absolument rien à voir avec la réincarnation. Cependant, il croyait tout de même à la théorie des vies successives, et ne craignait pas d'en parler ouvertement, et je ne serais pas étonné que ce fut là la cause de son martyre. Clément était un platonicien, et il dirigea l'école de catéchèse d'Alexandrie. Dans son 'Exhortation aux païens' il nous dit: Parce que nous sommes destinés à vivre en Lui, nous existions avant la fondation du monde, nous les créatures rationnelles de Dieu par Lequel nous existions depuis le commencement....Le Sauveur qui existait déjà nous est apparu récemment... Il n'a pas eu pitié de nous à partir de ce moment-là, il a eu pitié de nous dès le commencement. On ne peut être plus clair, et c'est fort probablement à cause de ses vues peu orthodoxes, qu'il fut démis de ses fonctions d'enseignant. Il serait impensable de parler de réincarnation sans mettre en évidence les travaux du grand philosophe grec Platon, lequel eut une influence énorme sur la culture occidentale. Il en fut le maître à penser, et l'influence des écoles platoniques se manifeste encore de nos jours. Dans 'La République', celui-ci fait un exposé poétique de la réincarnation: Et maintenant, lorsque toutes les âmes ont choisi leur vie, elles se retrouvent dans la plaine de l'oubli. Elles prennent leur place sur les rives du fleuve de l'indifférence, et chacune, alors qu'elle boit, oublie tout. Et alors qu'elles se reposent, le tonnerre gronde, la terre tremble et, dans un instant, les âmes sont transportées vers le lieu de leur naissance, telles des étoiles filantes. Cet extrait est une allusion directe à la théorie des vies successives. Il démontre bien que le sujet a intrigué tous les âges et toutes les cultures, et qu'il a toujours intéressé les grands penseurs de l'humanité. De toutes facons, il est certain que le Synode de Constantinople fut le point de départ d'une religiosité où le dogmatisme et l'orthodoxie ont eu une place prépondérante, et sont maintenant considérés comme la seule véritable force de l'Eglise. C'est d'ailleurs à cette occasion que Jésus fut consacré Fils 'unique' de Dieu, devenant ainsi l'idole et le sauveur qui, par sa mort, effacait tous les péchés du monde. Les livres des prophètes et les psaumes réintégrèrent la place qu'ils avaient occupé avant la venue de Jésus, et au lieu de devenir un sujet de discussion et d'approfondissement, ses enseignements furent tout simplement intégrés dans les rites de l'Eglise, dont la messe devint l'élément principal et le point de mire de toute la chrétienté. Ce n'est pas notre intention de citer, ici, tous les écrits des Pères de l'Église, philosophes, théologiens, écrivains, poètes et savants, qui croyaient tous à la théorie des vies successives. Ceux qui trouvent le concept vraisemblable et logique, n'auront pas besoin de cet excédent de renseignements et, de toutes façons, il serait très difficile de convaincre un orthodoxe endurci. Seuls, le temps et l'expérience de la vie peuvent y arriver. Chacun doit trouver sa propre vérité, et ce n'est qu'en lui-même que l'être humain trouvera une réponse à toutes les questions qu'il se pose, concernant Dieu, la vie, la réincarnation et la spiritualité en général. Ce n'est qu'en lui-même qu'il trouvera réponse à ce qu'il appelle les mystères de la vie. Tous ces penseurs, théologiens et enseignants du passé, ont exercé une influence considérable sur la philosophie et la littérature occidentale, et malgré son zèle fanatique, l'empereur Justinien ne put éliminer complètement, les enseignements qui se rapportaient à la théorie des vies successives. C'est pourquoi nous les retrouvons aujourd'hui dans les écrits des philosophes et théologiens contemporains. Ils ont puisé dans ce réservoir de sagesse, les vérités spirituelles qui ont empêché l'humanité, de sombrer dans les flots matérialistes de notre présente civilisation et des civilisations qui nous ont précédés. Nombre de ces écrits ont été censurés par l'Église, alors que d'autres, offrant une approche plus subtile dans l'expression de vérités spirituelles, ont survécu à l'épuration, et ce, en dépit des nombreuses interdictions et menaces d'excommunication. Il serait trop long, et, comme nous l'avons déjà mentionné, il ne servirait à rien, de citer tous ces grands hommes qui croyaient à la réincarnation, et ont écrit sur le sujet. Par ailleurs, ceci est un livre d'enseignements, et non une version condensée des écrits des autres. Ce serait, toutefois, leur rendre justice, que de mentionner quelques-uns de ceux qui croyaient à la théorie des vies successives, et qui furent, tout de même, les flambeaux de leur génération et des générations qui suivirent: Clément d'Alexandrie, théologien grec; Albert Schweitzer, physicien; Cardinal Mercier, philosophe; John Milton, poète anglais; Bénédict Spinoza, philosophe écossais; Voltaire, philosophe français; Benjamin Franklin, homme d'état et philosophe américain; Emmanuel Kant, philosophe allemand; Sir Walter Scott, nouvelliste et poète écossais; Arthur Schopenhauer, philosophe allemand; Victor Hugo, écrivain français; Ralph Waldo Emerson, philosophe américain; Walt Whitman, poète américain; Chs. C. Emerson, transcendantaliste américain; Leon Tolstoï, philosophe religieux; Arthur Conan Doyle, nouvelliste anglais; Henry Ford, homme d'affaires américain; Khalil Gibran, auteur libano-américain; Edgar Cayce, médium-clairvoyant et diagnosticien psychique, et tant d'autres visionnaires qui ont bravé les foudres de leurs contemporains pour l'amour de la vérité. Et je m'en voudrais de ne pas inclure le nom d'Elwood Babbitt, également médium-clairvoyant, lequel, malgré un évident désir de ne pas devenir un objet de culte, est néanmoins l'un des chefs de file de cette Nouvelle Renaissance de l'humanité. Tous ces grands hommes ont exercé une influence considérable sur leur génération, et leurs écrits ont contribué au processus évolutif d'une humanité hésitante, une humanité qui se retrouve constamment, siècle après siècle, à la recherche de sa propre identité dans un univers dont elle ne sait rien, ou à peu près rien. Plusieurs d'entre eux, étaient des pionniers dans le domaine de la recherche et du développement technologique, et le moins qu'on puisse dire d'eux, est qu'ils avaient les deux pieds sur terre, et qu'ils étaient tous des figures respectées de leurs contemporains. Et pourtant, tous ces hommes se posaient des questions. Tous ces chercheurs reconnaissaient la validité de la doctrine des vies successives, et en dépit de l'étroitesse d'esprit de leur époque, ils n'ont pas craint d'exprimer ouvertement leurs idées et leurs croyances. Il est à espérer que nous, leurs descendants, démontrerons le même courage, et la même force de caractère, pour exprimer ouvertement les mêmes croyances, même si elles sont loin de faire l'unanimité autour de nous. Une des objections qui revient le plus souvent concernant la doctrine des vies successives, est le fait que la Bible n'en fait pas mention. Comme nous l'avons mentionné, précédemment, la Bible est certainement l'un des plus beaux livres au monde. Les enseignements du Nouveau Testament, sont à la base même de notre évolution spirituelle, mais on pourrait en dire autant du Coran, de la Kabbale et du Livre Tibétain de la Mort. Ces livres furent également écrits par des hommes inspirés, et tous exprimaient, dans le contexte de leur propre cycle évolutif, les mêmes vérités spirituelles. Toutefois, Jésus fut le premier des fils de l'homme à transcender la matérialité pour devenir un Christ, un Fils de Dieu. Son approche reflétait une vision cosmique des hommes et des choses, ce qui fait de ses enseignements des capsules de vie qui transcendent le temps et l'espace, et sont aussi cruciales et d'actualité aujourd'hui, qu'ils l'étaient il y a deux- mille ans. Ce n'est que rendre justice à Jésus, que d'affirmer que la réincarnation faisait partie de la doctrine de l'Église des premiers siècles, et qu'en plus, elle en était le pivot central. Et c'est précisément pour cette raison que, dans sa soif de puissance et sa crainte d'avoir à se réincarner dans un rôle inférieur à celui qu'il occupait, Justinien ordonna de détruire tout ce qui se rapportait à la réincarnation. Il est donc surprenant de constater que plusieurs des enseignements de Jésus se rapportant aux vies successives, ont survécu à la purge, et il existe encore, dans les Évangiles, certains passages qui démontrent clairement que Jésus, de même que le peuple juif, étaient familiers avec la doctrine des vies successives, et en discutaient ouvertement: Arrivé dans la région de Césarée de Philippe, Jésus interrogeait ses disciples: "Au dire des hommes, qui est le Fils de l'homme?" Ils dirent: Pour les uns, Jean le Baptiste; pour d'autres, Elie; pour d'autres encore, Jérémie ou l'un des prophètes. (Matthieu 16: 13-15) Il serait bon de se souvenir que Jésus avait choisi ses disciples parmi les gens du peuple, et qu'il y avait parmi eux des pêcheurs, des artisans et des travailleurs manuels. Comment les gens simples qu'ils étaient auraient-ils pu faire de telles réponses, s'ils n'avaient été familiers avec le concept de réincarnation? Tous les Juifs de ce temps savaient fort bien que Jean-Baptiste avait été décapité quelques temps auparavant, et que les prophètes auxquels ils faisaient allusion, étaient décédés depuis fort longtemps. Leurs réponses semblent donc démontrer qu'ils faisaient allusion à la doctrine des vies successives lorsqu'ils parlaient d'Élie, de Jérémie ou des prophètes. Et les disciples l'interrogèrent: "Pourquoi donc les scribes disent-ils qu'Elie doit venir d'abord?" Il répondit: "Certes Elie va venir et il rétablira tout, mais je vous le déclare, Elie est déjà venu et au lieu de le reconnaître, ils ont fait de lui tout ce qu'ils ont voulu. Le Fils de l'homme lui aussi va souffrir par eux." Alors les disciples comprirent qu'Il leur parlait de Jean-Baptiste. (Matthieu 17: 10-14) Ce qui précède est un extrait de la Bible. Ce n'est pas un récit inventé pour la circonstance. Et pourtant, ce passage démontre, d'une manière plus qu'explicite, que Jésus, les disciples, les scribes, et tous ceux qui le suivaient, discutaient ouvertement de réincarnation. Il démontre également que tous ces gens admettaient le fait qu'un des leurs puisse être la réincarnation d'un prophète du passé. La traduction des livres bibliques comporte de nombreuses difficultés, et certains passages de la Bible ont perdu leur véritable signification. Toutefois, les passages qui précèdent ne pourraient être plus clairs, et ils sont la une preuve évidente que la réincarnation était partie intégrante de la doctrine de l'Église jusqu'à sa condamnation par Justinien. Jésus parlait à la multitude, disant: "En vérité, je vous le dis, parmi ceux qui sont nés d'une femme, il ne s'en est pas levé de plus grand que Jean le Baptiste. C'est lui, si vous voulez bien comprendre, l'Élie qui doit revenir." (Matthieu 11: 11,14) On ne peut être plus clair. Et pourtant, les juifs ne s'offusquent pas lorsque Jésus leur parle du retour d'Élie, car nombreux étaient ceux qui croyaient que Jean-Baptiste était la réincarnation du prophète. Le caractère direct de son message semble bien indiquer que, s'il parlait souvent en paraboles pour illustrer ses enseignements, Jésus ne craignait pas de parler ouvertement de la théorie des vies successives, et toutes les factions semblaient s'entendre sur ce point. De plus, fait digne de mention, ces croyances ne furent jamais contestées durant le procès de Jésus, comme en témoignent les Évangiles de Jean, Marc, Luc et Matthieu. Jésus est raillé par les Israélites pour avoir prétendu être plus grand qu'Abraham. Il répliqua: "Votre père Abraham a exulté à la pensée de voir mon Jour: il l'a vu et il a été transporté de joie." Sur quoi les juifs lui dirent: "Tu n'as même pas cinquante ans et tu as vu Abraham!" Jésus leur répondit: "En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fût, Je Suis." Alors ils ramassèrent des pierres pour les lancer contre lui, mais Jésus se déroba et sortit du temple. (Jean 8: 58, 59) Se servant de tous les moyens imaginables, plusieurs membres du Sanhédrin cherchaient à prendre Jésus en défaut, et, s'ils ramassaient des pierres pour le lapider, ce n'est pas tellement parce qu'il prétendait avoir vécu avant Abraham, mais, bien plutôt parce que, à leurs yeux, seulement un homme correspondant à la vision qu'ils se faisaient du Messie, pouvait avoir cette prétention. Ils n'avaient certes pas besoin d'un Jésus qui défiait leurs lois, et l'idée d'un Messie qui fréquentait les samaritains et guérissait le jour du Sabbat, ne leur plaisait absolument pas. De plus, Jésus dénonçait leurs coutumes et, affront suprême, il allait même jusqu'à se mêler aux gentils [les non-juifs]. Les Juifs attendaient un Roi, un Sauveur et un Libérateur qui chasserait les romains de leur pays, et, loin de combler leurs espoirs, cet homme, ce Jésus, parlait d'amour et de pardon, et leur demandait, bêtement, de tendre l'autre joue. Comment un tel homme pouvait-il se comparer à leur père, Abraham? Ils n'avaient pas compris que Jésus se souciait peu de leurs querelles intestines, de leur révolution, et de leur désir de se libérer de l'oppresseur. Sa mission était de les libérer de leur égoïsme et de leur asservissement aux choses matérielles, et de les aider à reconnaître leur propre Dieu intérieur, le Christ qui réside en chacun de nous. Et maintenant, Père, glorifie-moi auprès de toi de cette gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût. [Jean 17: 5] Il nous a choisi en Lui avant la fondation du monde. [Ephésiens 1: 4] Ces deux extraits peuvent sembler étranges ou incompréhensibles pour tous ceux qui croient que, pour chaque naissance terrestre, une âme est créée, fraîchement issue de la Pensée de Dieu. N'est-il pas plus raisonnable et consistant de croire que, dans son amour infini, Dieu, la Suprême Énergie, se multiplia en des milliards de milliards d'étincelles de vie, ou esprits, se donnant ainsi, par cette individualisation, le moyen d'explorer et d'expérimenter toute la création. En vérité, je te le dis, à moins de naître de nouveau, nul ne peut voir le royaume de Dieu. (Jean 3: 3) Cette admonition est tout à la fois littérale et symbolique. Elle est littérale, en ce sens qu'elle présente la continuité de la vie comme l'élément essentiel au développement et au progrès spirituel de l'âme, et symbolique, parce que nous, en tant que manifestation de Dieu sur terre, devrons également connaître la renaissance de l'Esprit, le Christ en chacun de nous. Ainsi pourrons-nous rétablir l'équilibre entre le corps physique, l'âme et l'esprit, et devenir des êtres multidimensionnels dans notre présent corps, comme nous l'étions au début de la créativité. Et ceci, bien sûr, n'est rendu possible que par de nombreuses incarnations, lesquelles nous permettent de faire l'expérience des mondes tridimensionnels et de transcender éventuellement le monde physique. Ces extraits, et quelques autres, sont ce qui reste de la purge de Justinien, après l'édit qui rendait anathème tous les enseignements se rapportant à la réincarnation. A la lumière de ce qui précède, accordons-nous le bénéfice du doute. Nous sommes des esprits individuels, avec une intelligence bien à nous. Oublions, pour un instant, l'orthodoxie, les doctrines et les dogmes, et demandons-nous si la théorie des vies successives n'est pas une meilleure alternative que le concept d'une seule vie, vécue dans l'espoir que Dieu aura pitié de nos âmes pécheresses, et nous accueillera au Paradis. La plupart des dénominations chrétiennes, et les catholiques en particulier, sont peu disposés, ou refusent, tout simplement de considérer toute idée nouvelle qui ne cadre pas avec les enseignements de leur doctrine respective. Leurs membres ont grandi dans une atmosphère religieuse où il est obligatoire de suivre à la lettre, et de se conformer, aux directives de leur religion. La Route du Ciel est tracée à l'avance, et la doctrine devient leur chemin du Salut. Et même si ces directives furent imposées en toute bonne foi, elles étaient, et sont encore, des méthodes restrictives. Elles font appel à des considérations dogmatiques, des rites et des prières répétitives, au lieu d'enseigner, comme Jésus l'a fait, les véritables principes spirituels, laissant l'individu libre de transposer les enseignements dans sa vie, sans être limité par le 'rideau de fer', ou l'insurmontable barrière des dogmes et de l'orthodoxie. Une telle liberté lui permettrait de progresser à son propre rythme, lequel est conditionnel à l'expression karmique qu'il, ou elle, représente. Encore une fois, ceci n'est pas une tentative de dénigrer l'Église, ou les églises, et comme nous l'avons dit et répété, elles ont leur place dans l'évolution du genre humain. Mais nous insistons sur le fait que la véritable religion est en nous-mêmes; que les religions du monde ne sont pas 'le chemin du salut.' Elles sont plutôt un moyen, une barre d'appui, qui nous permet de faire les premiers pas sur le chemin de la spiritualité, et ceci, afin que nous prenions conscience que chacun de nous est l'Église du Christ; que notre corps est le Temple du Dieu Vivant; qu'une fois ce fait reconnu, nous n'avons plus besoin des manifestations extérieures et du rituel des religions. Nous devons glorifier, non pas un Dieu lointain et inaccessible, mais la Divinité en nous, le Seigneur Dieu que nous cherchons en vain dans le corridor de nos craintes et de nos insécurités. Tel que mentionné auparavant, la Bible fut écrite par des êtres humains, et, comme tous les livres, elle fut sujette aux erreurs d'interprétation et aux préjugés, et de ceux qui en ont écrit les textes, et du lecteur qui devait, et doit encore, établir une distinction entre ce qui est vrai et faux, et ce qui est littéral et symbolique. Même si ce fait n'en diminue pas la valeur intrinsèque, il faut reconnaître que les enseignements de Jésus n'ont pas toujours été rapportés avec exactitude, et qu'ils représentent souvent le style et la pensée de l'auteur, plutôt que les paroles exactes du Maître. Les évangiles ont été écrits longtemps après le départ de Jésus, et il est normal que la mémoire fasse défaut après tant d'années. Il est également possible que la disparition des enseignements se rapportant à la réincarnation, ait fait l'affaire du clergé, car il leur était difficile de présenter une image cohérente de la doctrine que Jésus leur avait enseigné, et dont ils n'avaient pas très bien saisi toute la portée. Il leur était beaucoup plus facile d'offrir à leur fidèles un Sauveur qui efface les péchés du monde, et de brandir le spectre de l'Enfer et de la Damnation Éternelle, que de tenter de leur expliquer la loi de cause et d'effet et les considérations karmiques qui en découlent. La doctrine de réincarnation permet de combler certaines lacunes de la Bible. Elle est une explication rationnelle au comportement humain, de même qu'aux souffrances et infirmités qui sont la conséquence directe de nos pensées négatives et de notre intolérance. Elle nous permet de réaliser que, en dernière analyse, il existe une cause ultime aux misères et aux infortunes, mais également aux joies, au succès et au bonheur qui sont notre lot. On ne peut les expliquer en les attribuant tout simplement à la chance ou la malchance, ou encore à la volonté d'un Dieu vengeur ou bienveillant, car chacun de nous est l'expression physique de ce Dieu. En passant, Jésus vit un homme aveugle de naissance. Ses disciples lui posèrent cette question: "Rabbi, qui a péché pour qu'il soit né aveugle, lui ou ses parents?" Jésus répondit: "Ni lui ni ses parents. Mais c'est pour que les oeuvres de Dieu se manifestent en lui." (Jean 9: 1-4) Une fois de plus, il est clair que les disciples étaient familiers avec la doctrine de réincarnation, car, dans le cas contraire, leur question aurait été totalement hors contexte, ou incompréhensible. Et loin de les contredire, Jésus va encore plus loin, en affirmant qu'une affliction n'a pas toujours une cause karmique, et que l'esprit peut parfois décider de se réincarner dans un corps défectueux, pour le gain spirituel qu'il peut en retirer. Toutefois, puisque nous représentons la somme de toutes nos expériences passées, ces infirmités et afflictions physiques, sont, de manière directe, ou indirecte, la conséquence de ces expériences. L'esprit a choisi librement de s'incarner dans un tel corps, afin que l'homme total que l'âme représente (la somme de toutes nos vies), puisse acquérir de l'expérience, et apprendre ainsi les leçons qui lui permettront de comprendre, et de mettre en pratique, les lois d'amour et de compassion. Un concept aussi positif est certainement plus attrayant que la perspective d'une seule vie, vécue dans les souffrances et les limitations physiques, et il apporte l'espoir aux centaines de milliers d'aveugles, de sourds, de muets, de patients chroniques, de veuves, d'orphelins, et aux millions de gens que la vie n'a pas choyé, et qui pourraient tous se poser la même question: "Qu'ai-je fait, ô Dieu, pour mériter cette punition?" Ce n'est pas assez de dire que les voies de Dieu sont impénétrables. Nous avons, au contraire, le droit et le devoir de nous poser des questions, et de tenter de percer le voile des 'soi-disant' mystères de la vie. Est-ce possible qu'un Dieu bienveillant puisse permettre de telles injustices? Y aurait-il deux sortes de justice, une pour le riche et le bien portant, et une pour le pauvre et le malade ou l'invalide? Pourquoi le sort s'acharne-t-il sur des êtres apparemment innocents, alors que d'autres, moins méritants, vivent dans le luxe et la richesse? Pourquoi y a-t-il tant de gens couchés dans les lits d'hôpitaux, effrayés et seuls, alors que d'autres sont bien au chaud, dans leur foyer, et entourés de ceux qu'ils aiment? Comment pouvons-nous demander à tous ces gens de croire à la justice de Dieu, sans leur donner, à tout le moins, une explication valable? Le Karma, la loi de cause et d'effet, nous enseigne que cette vie que nous vivons est la somme de toutes les expériences que nous avons vécues. Quelle que soit notre condition humaine, nous pouvons être assurés qu'elle est la conséquence directe de notre propre comportement, en cette vie, ou dans une vie antérieure. Ce concept nous donne, fort heureusement, une bien meilleure idée de la justice de Dieu, faisant reposer, non pas sur Dieu, mais sur l'homme seul, la responsabilité de sa destinée et de son salut. Il ne faut pas oublier que, si nous connaissons la souffrance dans la vie présente, nous avons certainement eu de très bons moments dans plusieurs de nos vies précédentes, et nous en aurons également dans nos vies futures. Nous avons l'éternité pour atteindre l'état de Conscience Christique, et chacune de nos vies témoigne de notre hâte à atteindre ce but. Mais, il est bon de le répéter, la souffrance n'est pas un pré-requis à l'illumination. Elle est un outil de dernier recours, qui nous oblige à faire un retour sur nous-mêmes, et nous permet de mieux comprendre notre corrélation avec les autres. 'On récolte ce qu'on a semé' nous disent les anciens sanskrits, mais l'humanité n'en a pas compris le sens véritable. Elle a préféré se cacher derrière le confortable paravent des doctrines, laissant à quelqu'un d'autre [un Sauveur] la responsabilité de son salut. Mais on ne se moque pas de Dieu, le Dieu qui réside dans le temple de notre corps, car ce Dieu a pleine autorité sur l'âme et le corps de l'homme. La justice des hommes, à laquelle nous nous agrippons comme à une bouée de sauvetage, n'est qu'un pâle reflet de la justice de Dieu, et quel que soit le crime que nous ayons commis, ou la bonne action que nous ayons accomplie, nous pouvons être assurés que la loi karmique en tiendra compte tôt ou tard, et viendra nous rappeler qu'il faut faire aux autres ce qu'on voudrait qu'on nous fit à nous-mêmes. Ainsi, les souffrances et les malheurs deviennent des expériences de vie valables et méritoires et nous incitent à vivre la vie présente, de telle manière qu'elle enrichisse notre vie future et toutes les autres vies qui suivront dans l'univers infini de Dieu. Ouvrez les yeux, et regardez autour de vous! Tout dans l'univers évolue dans un ordre parfait. Les corps célestes poursuivent harmonieusement leur course à travers l'espace. Chaque jour, le soleil se lève et, le soir venu, il tire gracieusement sa révérence. Les arbres bourgeonnent et se couvrent de feuilles à chaque printemps, et, l'automne venu, les branches laissent tomber leurs feuilles desséchées pour reverdir de nouveau le printemps suivant. Le réveil constant de la nature est apparent dans tout l'univers de Dieu. Malheureusement, dans sa poursuite du gain et de la gloire, l'être humain refuse de voir l'évidence, lui qui a pourtant toute puissance sur la création. Par son approche matérialiste des aspects spirituels de la vie, il s'est volontairement éloigné de la nature, confiant de pouvoir résoudre, dans ses laboratoires, tous les mystères de cet univers que nous, en tant que cellule microcosmique, représentons. L'homme a fermé ses yeux à la véritable réalité, refusant de voir que le Souffle de vie qui anime la création, anime également toutes les structures atomiques de l'univers. En fait, il n'existe rien dans toute la création qui ne possède un esprit et une âme. S'il n'en était ainsi, il serait impossible à toute ces formes physiques de vibrer dans la pleine symphonie de la vie. Les animaux ont également un esprit et une âme mais, contrairement à nous, humains, ils ne sont pas restreints aux cinq sens physiques, et ils sont constamment exposés à la substance spirituelle qui les entoure. Cependant, ils ne voient pas cela comme un univers parallèle, car ils se sentent en union avec toute la création. Ils sont liés, eux aussi, à la loi karmique de cause et d'effet, et ces animaux que nous gardons à la maison, ou qui sont proches de nous, évoluent avec nous, à leur façon, alors que nous assumons un nouveau corps, et qu'ils assument un nouveau cycle de croissance, où le chat que nous avons maintenant, pourrait bien être le lion que nous avons connu dans une vie antérieure. Ainsi, toute forme, végétale, animale ou homo sapiens, est dans sa propre voie évolutive, et chaque souffle de vie, ou individualité, donne à cette forme l'énergie nécessaire pour vibrer dans le monde tridimensionnel, animant ainsi l'expression biologique, en accord avec la loi de cause et d'effet. Si la nature, qui est sous notre domination, se conforme au processus réincarnationnel, n'est-il pas raisonnable de croire que l'être humain se conforme au même processus vital; qu'il se fraie un chemin, comme toutes les autres formes de vie, sur la voie évolutive qui ramène les Fils Prodigues que nous sommes vers le royaume du Père. Devons-nous croire que Dieu, la Suprême Intelligence, a été moins généreux envers les créatures intelligentes que nous sommes, qu'envers le reste de sa création? Et pourtant, nous nous considérons comme les êtres les plus intelligents du cosmos! La théorie de l'Église concernant le Jugement Dernier, entre définitivement en conflit avec le concept des vies successives, car elle prévoit une éventuelle finalité au processus évolutif et infini de la vie. Il n'y a pas de Jugement Dernier. Il n'y a que CAUSE ET EFFET, éternellement, et dans toutes les dimensions de la vie. Chaque jour, chaque heure, chaque seconde, que nous vivons est le Jour du Jugement. Et la notion que, au Jour du Jugement, Dieu séparera l'ivraie du bon grain, alors que les bons seront récompensés et que les méchants iront en enfer, représente une conception enfantine et simpliste de l'amour et de la justice de Dieu. Elle n'est qu'un reflet de l'égoïsme de l'être humain, et de son manque de charité. Il voit son Dieu, comme il se voit lui-même, toujours prêt à punir quiconque ne suit pas les règles établies. Nous sommes notre propre juge, et nous aurons à faire face aux conséquences de nos propres actions. Comment pouvons-nous croire que Dieu, qui est, d'après les enseignements de l'Eglise elle-même, la bonté et la justice même, pourrait juger et condamner ses créatures sans leur donner, encore et encore, et même éternellement, la chance de se racheter. Et pourtant, Il nous a créés à Son Image et à Sa ressemblance! Nous sommes le Souffle de Vie issu de Sa pensée! Nous sommes Son reflet tridimensionnel, Sa personnification sur terre et la manifestation physique de Son pouvoir créateur! Notre propre corps est une extension de cette créativité, et la constance de notre pensée [la Pensée de Dieu], lui donne l'impulsion requise pour vibrer dans le monde tridimensionnel que nous habitons. Ainsi, la réincarnation nous donne une meilleure perspective de la justice divine. "On récolte ce qu'on a semé," trouve ici sa vraie consonnance, et vient combler les nombreuses lacunes que l'on retrouve dans la doctrine et dans les croyances erronées, non seulement de l'Église, mais également des églises qui en découlent et des autres grandes religions du monde. L'aveugle ne peut plus s'écrier: "Que t'ai-je fait, ô Dieu!" mais plutôt: "Qu'est-ce que j'ai fait, dans cette vie, ou dans une vie précédente, pour mériter, non pas cette punition, mais cette leçon difficile qui consiste à être privé de la vue? Est-ce que j'ai été aveugle aux souffrances d'autrui? Ou bien est-ce que, par un geste irréfléchi, ou cruel, j'ai privé quelqu'un de sa vue? De sa liberté? De sa famille?" L'aveugle, le sourd, le muet, ou l'infirme, ne demandent pas notre pitié, mais ils désirent comprendre le pourquoi des choses, et ils se tournent vers la religion, afin d'obtenir une réponse à leur dilemme. On leur répond que les voies de Dieu sont impénétrables, et qu'il leur faut souffrir, comme Jésus sur la croix, afin d'être sauvé. On peut se demander alors ce qu'elles répondent vraiment à tous ceux qui vivent dans le luxe et le plaisir sans se soucier du bien-être des autres. Est-ce qu'ils reçoivent un traitement spécial de Dieu ou sont-ils tout simplement favorisés par la chance? C'est ici que la justice divine entre en jeu, et, loin d'être une marionnette que l'on manipule, l'aveugle, le sourd, le muet, l'infirme, et tous ceux qui souffrent et sont malheureux, ne font que se conformer à la loi de cause et d'effet. Ils ont des leçons à apprendre, et des erreurs à corriger, s'ils désirent, eux aussi, prendre place dans les nombreuses demeures de l'Univers de Dieu. Pour l'esprit qui occupe un corps physique, il n'existe pas d'inégalités entre les humains, et nous avons, chacun d'entre nous, (et ceci inclut, bien sûr, ceux qui ont un handicap physique) les attributs et le pouvoir nous permettant de jouir de toutes les bonnes choses de la création. C'est le degré de notre aveuglement et de notre incrédulité, qui limite le champ de nos expériences physiques et spirituelles, car nous sommes le Principe-Directeur, le Seigneur Dieu, et l'exécuteur des hautes oeuvres de notre Créateur. Quelque soit sa condition de vie ou son infirmité, l'être humain a le pouvoir de les changer, et de redevenir l'être parfait qu'il est, en réalité. La réincarnation est partie intégrante des croyances des deux tiers de l'humanité. Elle était partie intégrante des enseignements de l'Église aux premiers temps de la chrétienté, comme en font foi les passages de la Bible que nous venons de citer, et les écrits des plus éminents Pères de l'Église, sans oublier quelques-uns des plus grands esprits de notre siècle et des siècles passés. Après des âges d'obscurité, l'humanité doit s'éveiller à la réalité d'un univers totalement différent des croyances orthodoxes que véhiculent tous ceux qui s'accrochent aux perceptions matérialistes et limitées de la vie. Elle doit rejeter l'orthodoxie, les rites et les dogmes, et s'ouvrir à la réalité d'un monde spirituel qui n'a rien à voir avec les manifestations extérieures et les rites d'une religiosité qui a toujours prôné une approche enfantine à la spiritualité de toute vie. La doctrine de réincarnation est la clé de voûte de notre évolution spirituelle. Elle jette une lumière nouvelle sur les inconsistances que nous retrouvons dans les enseignements chrétiens. Sans elle, il est impossible de percer les mystères de la vie et de prendre conscience de notre potentiel divin. Vue de cette perspective cosmique, la vie prend un sens tout différent, et l'être humain réalise enfin qu'il est en plein contrôle de sa destinée et l'artisan de son propre bonheur.

N.B. J'ai trouvé intéressant ce texte du Canadien    LEDASH    qui ne reflète pas exactement mon point de vue et que j'ai légèrement modifié.

 

Si la réincarnation de l'être qui anime un corps n'est pas une réalité
alors les tristes sorts de beaucoup sont révoltants.
Or la Source des tristes sorts, i-e, l'Ineffable
(anthromorphiquement décrit comme Dieu)
ne peut pas être révoltante,
autrement elle ne serait pas la Source

 

LA REINCARNATION

  " Je suis réincarnationniste et ce pour trois raisons :
la doctrine réincarnationniste est juste, rationnelle,
vraisemblablement scientifique et probablement vraie
".
Dr Gustave Geley

 

La Réincarnation dans l'histoire
La doctrine des vies successives ou réincarnation est appelée aussi Palingénésie, de deux mots grecs, Palin, de nouveau, génésis, naissance. Elle a été formulée dès l'aurore de la civilisation en Inde. On trouve dans les Védas : " Comme l'on quitte des vêtements usés pour en prendre des nouveaux, ainsi l'âme quitte les corps usés pour revêtir de nouveaux corps. " Pythagore fut le premier qui introduisit en Grèce la doctrine des renaissances de l'âme qu'il avait connue dans ses voyages en Egypte et en Perse. Platon adopta l'idée pythagoricienne de la Palingénésie : " Il est certain que les vivants naissent des morts ; que les âmes des morts renaissent encore. " (Phèdre) L'Ecole néo-platonicienne d'Alexandrie enseigna la réincarnation en précisant davantage les conditions pour l'âme de cette évolution progressive. Plotin, le premier de tous, y revient maintes fois dans le cours de ses Ennéades. C'est un dogme, dit-il, de toute antiquité et universellement enseigné qui, si l'âme commet des fautes, elle est condamnée à les expier en subissant des punitions dans les enfers ténébreux, puis elle est admise à passer dans un nouveau corps pour recommencer ses épreuves. " La providence des Dieux, écrit Plotin, assure à chacun de nous le sort qui lui convient et qui est harmonique avec ses antécédents selon ses existences successives. " Jamblique ajoute : " Ainsi les peines qui nous affligent sont souvent des châtiments d'un péché dont l'âme s'est rendue coupable dans une vie antérieure. Quelquefois, Dieu nous en cache la raison, mais nous ne devons pas moins l'attribuer à sa justice. " Parmi les Romains qui puisèrent la plupart de leurs connaissances en Grèce, Virgile exprime clairement l'idée de la Palingénésie en ces termes : " Toutes ces âmes, lorsque pendant mille ans elles ont tourné la roue de cette existence (dans l'Elysée ou le Tartare), Dieu les appelle en nombreux essaims au fleuve Léthé, afin que, privées du souvenir, elles revoient les lieux supérieurs et convexes et commencent à vouloir retourner dans le corps. " Les Gaulois croyaient aux vies successives. César écrit dans la Guerre des Gaules : " Une croyance qu'ils cherchent toujours à établir, c'est que les âmes ne périssent point et qu'après la mort elles passent d'un corps dans un autre. " Dans ses oeuvres, l'historien juif Josèphe fait profession de sa foi en la réincarnation ; il rapporte que c'était la croyance des Pharisiens. Le P. Didon le confirme en ces termes, dans sa Vie de Jésus : " On croyait alors, dans le peuple (juif) et même dans les écoles, au retour de l'âme des morts dans les vivants. " Le savant bénédictin Dom Calmet s'exprime ainsi dans son Commentaire, sur ce passage des Ecritures : " Plusieurs docteurs juifs croient que les âmes d'Adam, d'Abraham, de Phinées, ont animé successivement plusieurs hommes de leur nation. " Le Talmud enseigne que l'âme d'Abel passa dans le corps de Seth et plus tard dans celui de Moïse. Le Zoar dit : " Toutes les âmes sont soumises aux épreuves de la transmigration " et la Kaballe : " Ce sont les renaissances qui permettent aux hommes de se purifier. " Les juifs croyaient que le retour d'Elie sur la terre devait précéder celui du Messie. C'est pourquoi, dans l'Evangile, lorsque ses disciples demandent à Jésus si Elie est revenu, il leur répond affirmativement en disant : " Elie est déjà venu et ils ne l'ont point reconnu, mais ils lui ont fait tout ce qui leur a plu. " Et ses disciples comprirent, dit l'Evangéliste, que c'était de Jean qu'il leur parlait. Un jour, Jésus demande à ses disciples ce que l'on dit de lui dans le peuple. Ceux-ci répondent : " Les uns disent que tu es Jean-Baptiste ; d'autres, Elie ; d'autres, Jérémie, ou quelqu'un des anciens prophètes revenu au monde. " Jésus, loin de les dissuader, comme s'ils eussent débité des choses imaginaires, se contente d'ajouter : " Et vous, qui croyez-vous que je suis ? " Quand il rencontre l'aveugle-né, ses disciples lui demandent si cet homme est né aveugle à cause des péchés de ses parents ou des péchés qu'il a commis avant de naître. Ils croyaient donc à la possibilité de la réincarnation et à la préexistence possible de l'âme. Leur langage ferait même croire que cette idée était répandue dans le peuple, et Jésus semble l'autoriser, au lieu de la combattre ; il parle des nombreuses demeures dont se compose la maison du Père. Nous lisons dans l'évangile de Jean : " Il y avait un homme d'entre les pharisiens, nommé Nicodème, l'un des principaux Juif. Cet homme vint de nuit trouver Jésus et lui dit : " Maître, nous savons que tu es un docteur venu de la part de Dieu, car personne ne saurait faire les miracles que tu fais si Dieu n'est avec lui. " Jésus lui répondit : " En vérité, je te le dis que si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. " Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il rentrer dans le ventre de sa mère et naître une seconde fois ? " Jésus lui répondit : " En vérité, je te dis que si un homme ne naît d'eau et d'esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, ce qui est né de l'esprit est esprit. Ne t'étonne point de ce que je t'ai dit ; il faut que vous naissiez de nouveau. Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit, mais tu ne sais ni d'où il vient ni où il va. Il en est de même de tout homme qui est né de l'esprit. " Chez les Hébreux, l'eau représentait l'essence de la matière, et quant Jésus avance que l'homme doit renaître d'eau et d'esprit, n'est-ce pas comme s'il disait qu'il doit renaître de matière et d'esprit, c'est-à-dire en corps et en âme ? De tous les Pères de l'Eglise, Origène est celui qui a affirmé de la manière la plus précise, en de nombreux passages de ses Principes (livre I°), la réincarnation ou renaissance des âmes. Sa thèse est celle-ci : " La justice du Créateur doit apparaître en toutes choses. " Saint Jérôme, de son côté, affirme que la transmigration des âmes faisait partie des enseignements révélés à un certain nombre d'initiés. Dans ses Confessions, saint Augustin nous dit : " Mon enfance n'a-t-elle point succédé à un autre âge mort avant elle ?... Même avant ce temps-là, ai-je été quelque part ? Etais-je quelqu'un ? " Encore au quinzième siècle, le cardinal Nicolas de Cusa " soutint en plein Vatican la théorie de la pluralité des existences de l'âme et des mondes habités, non seulement avec l'assentiment, mais avec les encouragements successifs de deux papes : Eugène IV et Nicolas V. " Malgré cette exception, la doctrine des vies successives resta voilée durant toute la durée du moyen âge, car elle était sévèrement proscrite par l'Eglise. Il faudra attendre les temps modernes et la liberté de penser et de discuter pour que celle-ci reparaisse. Leibniz, en étudiant le problème de l'origine de l'âme, admit que le principe intelligent, sous forme de monade, avait pu se développer dans la filière animale. De nombreux penseurs se rallièrent à la réincarnation : Dupont de Nemours, Charles Bonnet, Lessing, Constant Savy, Pierre Leroux, Fourier, Jean Reynaud. La doctrine des vies successives fut vulgarisée dans le grand public par des auteurs comme Balzac, Théophile Gautier, George Sand, Victor Hugo.

Conséquences philosophiques de la Réincarnation
But La loi des renaissances explique et complète le principe d'immortalité. L'évolution de l'être indique un plan et un but : ce but, qui est la perfection, ne saurait se réaliser dans une existence unique, si longue, si fructueuse fût-elle. Nous devons voir dans la pluralité des vies de l'âme la condition nécessaire de son éducation et de ses progrès. C'est par ses propres efforts, ses luttes, ses souffrances qu'elle se rachète de son état d'ignorance et d'infériorité et s'élève, degré à degré, sur la terre d'abord, puis à travers les demeures innombrables du ciel étoilé. La réincarnation, affirmée par les voix d'outre-tombe, est la seule forme rationnelle sous laquelle on puisse admettre la réparation des fautes commises et l'évolution graduelle des êtres. Sans elle, on ne voit guère de sanction morale satisfaisante et complète ; pas de conception possible d'un Etre qui gouverne l'univers avec justice. Métempsycose & Réincarnation La métempsycose se distingue de la réincarnation en postulant qu'après la mort, l'homme peut se réincarner dans un corps humain, animal ou végétal. Les Esprits nous apprennent que l'Esprit ne peut pas rétrograder et que la métempsycose est fausse si l'on entend par ce mot la transmigration de l'homme dans l'animal et réciproquement. On peut toutefois supposer que l'âme qui anime l'homme aujourd'hui, ait pu progresser par la filière animale, et même végétale, où elle aurait acquis des développements qui aurait transformé sa nature. Nous savons que, sur notre globe, la vie apparaît d'abord sous les aspects les plus simples, les plus élémentaires, pour s'élever, par une progression constante, de formes en formes, d'espèces en espèces, jusqu'au type humain, couronnement de la création terrestre. Graduellement, les organismes se développent et s'affinent, la sensibilité s'accroît. Lentement, la vie se dégage des étreintes de la matière ; l'instinct aveugle fait place à l'intelligence et à la raison. Cette échelle de l'évolution progressive, dont les bas degrés plongent dans un ténébreux abîme, chaque âme l'a-t-elle parcourue ? Avant d'acquérir la conscience et la liberté, avant de se posséder dans la plénitude de sa volonté, a-t-elle dû animer les organismes rudimentaires, revêtir les formes inférieures de la vie ? L'étude du caractère humain, encore empreint de bestialité, nous porterait à le croire. Le sentiment de l'absolue justice nous dit que l'animal, pas plus que l'homme, ne doit vivre et souffrir en vue du néant. Une chaîne ascendante et continue semble relier toutes les créations, le minéral au végétal, le végétal à l'animal, et celui-ci à l'homme. Elle peut les relier doublement, au matériel comme au spirituel. Ces deux formes de l'évolution seraient parallèles et solidaires, la vie n'étant qu'une manifestation de l'esprit. Quoi qu'il en soit, l'âme, parvenue à l'état humain, et ayant acquis la conscience, ne peut plus redescendre. Inégalités & Injustices La pluralité des existences peut seule expliquer la diversité des caractères, la variété des aptitudes, la disproportion des qualités morales, en un mot, toutes les inégalités qui frappent notre attention. En dehors de cette loi, on se demanderait en vain pourquoi certains hommes possèdent le talent, de nobles sentiments, des aspirations élevées, alors que tant d'autres n'ont en partage que sottise, passions viles et instincts grossiers. Que penser d'un Dieu qui, en nous assignant une seule vie corporelle, nous aurait fait des parts aussi inégales et, du sauvage au civilisé, aurait réservé aux hommes des biens si peu assortis et un niveau moral si différent ? Sans la loi des réincarnations, c'est l'iniquité qui gouverne le monde. Si tout commençait pour nous avec la vie actuelle, comment expliquer tant de diversité dans les intelligences, tant de degrés dans la vertu ou le vice, tant d'échelons dans les situations humaines ? Un mystère impénétrable planerait sur ces génies précoces, sur ces esprits prodigieux qui, dès leur enfance, s'élancent avec fougue dans les sentiers de l'art et de la science, alors que tant de jeunes hommes pâtissent dans l'étude et restent médiocres malgré leurs efforts. Toutes ces obscurités se dissipent devant la doctrine des existences multiples. Les êtres qui se distinguent par leur puissance intellectuelle ou leurs vertus, ont plus vécu, travaillé davantage, acquis une expérience et des aptitudes plus étendues. Les progrès et l'élévation des âmes dépendent uniquement de leurs travaux, de l'énergie déployée par elles dans le combat vital. Les unes luttent avec courage et franchissent rapidement les degrés qui les séparent de la vie supérieure, tandis que d'autres s'immobilisent durant des siècles par des existences oisives et stériles. Mais ces inégalités, résultat des agissements du passé, peuvent être rachetées et nivelées par nos vies futures. Ainsi la sanction morale, si insuffisante, parfois si nulle, lorsqu'on l'étudie au point de vue d'une vie unique, se retrouve absolue et parfaite dans la succession de nos existences. Il y a une corrélation étroite entre nos actes et notre destinée. Nous subissons en nous-mêmes, dans notre être intérieur et dans les événements de notre vie, le contrecoup de nos agissements. Notre activité, sous toutes ses formes, est créatrice d'éléments bons ou mauvais, d'effets proches ou lointains, qui retombent sur nous en pluies, en tempêtes, ou en rayons joyeux. L'homme construit son propre avenir. Jusqu'ici, dans son incertitude, dans son ignorance, il le construit à tâtons et subit son sort sans pouvoir l'expliquer. Bientôt, mieux éclairé, pénétré de la majesté des lois supérieures, il comprendra la beauté de la vie, qui réside dans l'effort courageux et donnera à son oeuvre une plus noble et plus haute impulsion. Incarnation & Désincarnation L'union de l'âme au corps s'effectue au moyen de l'enveloppe fluidique, du périsprit. Par sa nature subtile, il servira de lien entre l'esprit et la matière. Depuis la conception jusqu'à la naissance, la fusion s'opère lentement entre le corps physique et le périsprit, les mouvements vibratoires du périsprit de l'enfant vont s'amoindrir et se réduire, en même temps que les facultés de l'âme, la mémoire, la conscience, s'effacent et s'annihilent. C'est à cette réduction des vibrations fluidiques du périsprit, à son occlusion dans la chair, qu'il faut attribuer la perte du souvenir des vies antérieures. Un voile toujours plus épais enveloppe l'âme et éteint ses radiations intérieures. Toutes les impressions de sa vie céleste et de son long passé ont replongé dans les profondeurs de l'inconscient. Elles n'en émergeront plus qu'aux heures d'extériorisation ou à la mort, lorsque l'esprit, recouvrant la plénitude de ses mouvements vibratoires, évoquera le monde endormi de ses souvenirs. Au moment de la mort, tout est d'abord confus ; il faut à l'âme quelque temps pour se reconnaître ; elle est comme étourdie, et dans l'état d'un homme sortant d'un profond sommeil et qui cherche à se rendre compte de sa situation. La lucidité des idées et la mémoire du passé lui reviennent à mesure que s'efface l'influence de la matière dont elle vient de se dégager, et que se dissipe l'espèce de brouillard qui obscurcit ses pensées. La durée du trouble qui suit la mort est très variable, il peut être de quelques heures seulement, comme de plusieurs jours, de plusieurs mois, et même de plusieurs années. Il est le moins long chez ceux qui se sont identifiés de leur vivant avec leur état futur, parce qu'ils comprennent immédiatement leur situation ; il est d'autant plus long que l'homme a vécu plus matériellement. Oubli du passé Nous avons vu précédemment les causes organiques de l'oubli des vies passées. Reste à en comprendre l'utilité : si l'homme avait gardé le souvenir de ses actes, il en aurait aussi conservé celui des actes d'autrui. Les conséquences dans les rapports sociaux seraient considérables : imaginez la situation d'une mère qui aurait pour enfant un être avec lequel elle se serait autrefois entredéchirée ! Les êtres qui se réincarnent ensemble pour se pardonner leurs fautes passées et pour apprendre à s'aimer seraient continuellement entravés par le souvenir des actes commis. Le pardon serait beaucoup plus difficile et la haine se perpétuerait entre les êtres. Démographie On oppose souvent à la théorie des vies successives la démographie humaine. En effet, la terre était peuplée de 1 milliard d'habitant, contre 6 milliards en l'an 2000. Comment expliquer cette augmentation ? Le problème est simple à résoudre si l'on sort de cette vision étroite qui fait que la Terre est le seul monde habité et si l'on considère les milliards de galaxies qui parcourt l'univers. Dieu ne les a pas créé pour le plaisir des yeux ! Les mondes habités évoluent avec les êtres qui les composent ; lorsque les mondes d'expiations et d'épreuves comme la Terre se transforme en monde régénérateur, le mal y est peu à peu exclu. Par conséquent, les Esprits qui s'obstinent dans cette voie se trouvent déplacés et vont continuer leur évolution sur d'autres mondes qui présentent plus d'affinité avec leur état. Conclusion En résumé, l'être se crée lui-même par le développement graduel des forces qui sont en lui. Inconsciente au début de sa course, sa vie devient plus intelligente et consciente lorsque, parvenu à l'humanité, il est entré en possession de son moi. Encore sa liberté est-elle limitée par l'action des lois naturelles qui interviennent pour assurer sa conservation. Ainsi, libre arbitre et fatalisme s'équilibrent et se tempèrent l'un par l'autre. La liberté et, par suite, la responsabilité sont toujours proportionnelles à l'avancement de l'être. Telle est la seule solution rationnelle du problème. A travers la succession des temps, à la surface de milliers de mondes, nos existences se déroulent, passent et se renouvellent ; à chacune d'elles, un peu du mal qui est en nous disparaît ; nos âmes se fortifient, s'épurent, pénètrent plus avant dans la voie sacrée, jusqu'à ce que, délivrées des réincarnations douloureuses, elles aient conquis par leurs mérites l'accès des cercles supérieurs, où rayonnent éternellement beauté, sagesse, puissance, amour !

Preuves de la Réincarnation
En principe, l'oubli des existences antérieures est une des conséquences de la réincarnation. Toutefois, cet oubli n'est pas absolu. Chez beaucoup de personnes, le passé se retrouve sous la forme d'impressions, sinon de souvenirs précis. Ces impressions influencent parfois nos actes ; ce sont celles qui ne proviennent ni de l'éducation, ni du milieu, ni de l'hérédité. Dans le nombre, on peut classer les sympathies et les antipathies soudaines, les intuitions rapides, les idées innées. Il suffit de descendre en nous-mêmes, de nous étudier avec attention, pour retrouver dans nos goûts, nos tendances, dans les traits de notre caractère, de nombreux vestiges de ce passé. Malheureusement, trop peu, parmi nous, se livrent à cet examen d'une façon méthodique et attentive. Il y a plus. On peut citer, à toutes les époques de l'histoire, un certain nombre d'hommes qui, grâce à des dispositions exceptionnelles de leur organisme psychique, ont conservé des souvenirs de leurs vies passées. Pour eux, la pluralité des existences n'est pas une théorie ; c'est un fait directement perçu. C'est un fait bien connu que Pythagore se rappelait au moins trois de ses existences et les noms qu'il portait dans chacune d'elles : il déclarait avoir été Hermotime, Euphorbe et l'un des Argonautes. Julien, dit l'Apostat, tant calomnié par les chrétiens, mais qui fut, en réalité, une des grandes figures de l'histoire romaine, se rappelait avoir été Alexandre de Macédoine. Empédocle affirmait que, quant à lui, " il se souvenait même d'avoir été successivement garçon et fille. " Au moyen âge, nous retrouvons cette faculté chez Jérôme Cardan. Parmi les modernes, Lamartine déclare, dans son Voyage en Orient, avoir eu des réminiscences très nettes d'un passé lointain. Aux réminiscences d'hommes, illustres pour la plupart, il faut ajouter celles d'un grand nombre d'enfants. Ici, le phénomène s'explique aisément. L'adaptation des sens psychiques à l'organisme matériel, à partir de la naissance, s'opère lentement et graduellement. Elle n'est complète que vers la septième année ; plus tard encore chez certains individus. Jusqu'à cette époque, l'esprit de l'enfant, flottant autour de son enveloppe, vit encore, dans une certaine mesure, de la vie de l'espace. Il jouit de perceptions, de visions qui impressionnent parfois de lueurs fugitives le cerveau physique. C'est ainsi qu'on a pu recueillir de certaines bouches juvéniles des allusions à des vies antérieures, des descriptions de scènes et de personnages n'ayant aucun rapport avec la vie actuelle de ces jeunes êtres. Ces visions, ces réminiscences s'évanouissent généralement vers l'âge adulte, lorsque l'âme de l'enfant est entrée en pleine possession de ses organes terrestres. Alors, c'est en vain qu'on l'interroge sur ces souvenirs fugaces. Toute transmission des vibrations périspritales a cessé ; la conscience profonde est devenue muette. Cependant, en dépit des difficultés matérielles, on voit se produire chez certains êtres, dès l'âge le plus tendre, des facultés tellement supérieures et sans aucun rapport avec celles de leurs ascendants, qu'on ne peut, malgré toutes les subtilités de la casuistique matérialiste, les rattacher à aucune cause immédiate et connue. On a souvent cité le cas de Mozart, exécutant une sonate sur le piano à 4 ans et, à 8 ans, composant un opéra. Paganini et Térésa Milanollo, tout enfants, jouaient du violon de façon merveilleuse. Liszt, Beethoven, Rubinstein se faisaient applaudir à 10 ans. Michel-Ange, Salvator Rosa se révélèrent tout à coup avec des talents improvisés. Pascal, à 12 ans, découvrit la géométrie plane, et Rembrandt, avant de savoir lire, dessinait comme un grand maître. Henri de Heinecken, né à Lübeck en 1721, parla presque en naissant. A 2 ans, il savait trois langues. Il apprit à écrire en quelques jours et s'exerça bientôt à prononcer de petits discours. A 2 ans et demi, il subit un examen sur la géographie et l'histoire, ancienne et moderne. Il ne vivait que du lait de sa nourrice ; on voulut le sevrer, il dépérit et s'éteignit à Lübeck le 27 juin 1725, dans le cours de sa cinquième année, en affirmant ses espérances en l'autre vie. " Il était, disent les Mémoires de Trévoux, délicat, infirme, souvent malade. " Ce jeune phénomène eut la pleine conscience de sa fin prochaine. Il en parlait avec une sérénité au moins aussi admirable que sa science prématurée, et il voulut consoler ses parents en leur adressant des encouragements tirés de leurs communes croyances. Le professeur Ian Stevenson, directeur du département de psychologie de l'Université de Charlotesville (Etat de Virginie) a relevé plus de 1600 cas de régression dans les vies antérieures. Les vingt plus frappants d'entre eux ont été rapporté dans son ouvrage : 20 cas suggérant le phénomène de la Réincarnation. La possibilité de réveiller dans la conscience d'un sujet entrancé les souvenirs antérieurs à la naissance fut signalé pour la première fois au Congrès spirite de Paris, en 1900. Le colonel du génie A. de Rochas, ancien administrateur de l'Ecole Polytechnique, s'est beaucoup occupé de ce genre d'expérimentation ; voir son livre : Les Vies Successives.

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LE REINCARNATIONISME

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