....... Deux sortes
de révisionnistes
.... On appelle aujourd'hui
"révisionnistes" les personnes qui
contestent les chiffres officiels de la shoah,
c'est-à-dire de l'holocauste juif perpétré par
le nazisme (et dont certains contestent même la
réalité).
Je considère qu'il y a deux sortes de
révisionnistes : d'une part ceux qui cherchent
tout simplement à établir une vérité
historique aussi certaine que possible, et,
d'autre part, ceux qui, mus par des nostalgies
politiques, voire un antisémitisme à peine
voilé, ne cherchent qu'à minimiser les
atrocités du nazisme afin de rendre celui-ci
plus "admissible".
Contre les premiers, il n'y a évidemment rien à
dire, sauf que, pour les raisons que je donnais
plus haut, leur action est sans doute
prématurée. Au reste, à partir du moment où
l'Etat d'Israël revendique officiellement le
chiffre de 6 millions de victimes de
l'holocauste, il devient très difficile à tout
historien objectif de ne pas être honnêtement
révisionniste, puisque tout indique que ce
nombre est exagéré.
Mais cela ne signifie nullement que les
Israëliens ou les Juifs mentent. Il faut
comprendre que devant l'indicible horreur de
l'évènement, tel qu'il fut perçu à la fin de
la guerre, et le formidable traumatisme collectif
qui en résultait pour les survivants et leurs
descendants comme pour les familles des disparus,
il était inévitable qu'ils s'emparent du nombre
le plus grand qui ait circulé, toute
vérification pointilleuse étant impossible à
l'époque. Après quoi, il leur était quasiment
impossible de l'abandonner, quelles que fussent
les informations plus précises qui venaient au
jour, car en ce cas ils auraient eu le sentiment
de faiblir, de consentir eux-mêmes à minimiser
leur martyre, ce qui était psychologiquement
au-dessus de leurs forces. Le chiffre de 6 millions
était devenu un mythe mémorisé et tout ce qui
pouvait le remettre en question ne pouvait être
vécu que comme un sacrilège, sinon même
l'ombre d'une nouvelle menace. C'est ce qui explique
que des historiens comme Marcel Ruby, cité dans
l'article de notre ami Jean Blum-Kron, aient pu
établir un chiffre plus véridique, de l'ordre
de 4 ou 4,5 millions, sans être pour cela taxés
de révisionnisme, mais sans pour autant que le
chiffre officiel soit modifié si peu que ce
soit.
Autrement dit, de nombreux
Juifs peuvent être conscients que le nombre de
victimes établi par Marcel Ruby est plus proche
de la vérité, sans que cela puisse les amener
à renoncer au chiffre "mythique",
craignant s'ils le faisaient, et sans doute à
juste titre, d'ouvrir une brèche dans laquelle
s'engouffreraient tous ceux qui voudraient
réduire l'holocauste à un "détail"
de la seconde guerre mondiale.
Peut-on légiférer sur
l'Histoire ?
Dans le but de respecter et de faire respecter
cette "vulnérabilité psychologique"
qui, encore une fois, doit être comprise et
acceptée, eu égard aux terreurs qui
l'expliquent et la justifient, on a cru devoir
établir une loi (Loi Fabius-Gayssot du 13
juillet 1990) qui interdit le
"révisionnisme".
En ce qui me concerne, je trouve cette loi
totalement ridicule, pour les raisons suivantes :
Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, le
crime de génocide se définit par son principe
et non par le nombre de ses victimes. Le crime
monstrueux est dans le fait de mettre à mort des
êtres humains pour la seule raison qu'ils
appartiennent à un groupe ethnique particulier,
sans nulle considération des actes individuels
réels, néfastes ou bénéfiques, qu'ils ont pu
accomplir, puisqu'ils ne sont pas même jugés.
Que les nazis aient exterminé des Juifs ou des
Tziganes simplement parce qu'ils appartenaient à
des communautés juives ou tziganes, là se tient
le crime tout entier. Qu'ils en aient exterminé
six millions, ou quatre, ou deux ou un seul ne
change strictement rien à leur indignité. Et
c'est pourquoi je trouve les révisionnistes
"idéologiques" tout aussi ridicules
que la loi qui les condamne. Car les nazis ne
seraient en aucune façon rendus moins coupables
par une diminution du nombre des victimes
recensées.
D'ailleurs, la justice est passée, à Nuremberg
d'abord, puis dans d'autres procès comme celui
d'Eichmann. Etant donné qu'un criminel
génocidaire ne peut être pendu qu'une seule
fois, on ne voit pas comment le nombre de ses
victimes, selon qu'il serait augmenté ou
diminué, pourrait aggraver ou réduire sa peine.
L'Histoire déterminera un jour, s'il se peut, le
nombre relativement précis des morts, mais je ne
crois pas que ce jour soit arrivé. Et pour lors,
le "révisionnisme" me semble dépourvu
de tout intérêt.
Par contre, il se pourrait que les suites de la
Shoah dissimulent un scandale autrement plus
sérieux, dont je voudrais vous parler
maintenant.
Un holocauste qui rapporte
Un lecteur m'a fait parvenir un livre que vous ne
trouverez pas en librairie, car il n'a fait
l'objet en langue française que d'une édition
privée appelée "pré-publication", et
dont les exemplaires ont été réservés aux
abonnés à "La Vieille Taupe - organe de
critique et d'orientation postmessianique"
(BP 98, 75224, Paris cedex 05).
L'édition originale du livre a été publiée en
anglais par l'éditeur Verso à Londres et à
New-York. Son auteur est le Professeur Norman G.
Finkelstein et il a pour titre "L'Industrie
de l'Holocauste".
Voilà un titre pour le moins surprenant, mais le
contenu du livre l'est bien plus encore.
Je précise d'emblée que Finkelstein est un Juif
dont les propres parents furent déportés dans
les camps de concentration nazis. On ne saurait
donc le soupçonner de quelque complaisance que
ce soit envers les promoteurs de la
"solution finale". Son livre n'a
d'ailleurs rien à voir avec un quelconque
révisionnisme et le nombre réel des victimes de
la Shoah n'est pas sa préoccupation majeure. Ce
qui l'indigne aujourd'hui, et ce contre quoi il a
décidé de s'insurger, en tant que Juif certes,
mais aussi en tant qu'homme de justice et de
vérité, c'est l'exploitation abusive et quasi
commerciale de l'Holocauste à laquelle se
livrent, estime-t-il, les puissantes associations
juives américaines. Et son livre s'ouvre sur une
citation du rabbin Arnold Jacob Wolf, Directeur
à l'Université de Yale, qui écrit : "Il
me semble qu'on vend l'Holocauste au lieu de
l'enseigner".
Il faut noter que toutes les analyses et
critiques de l'auteur se situent dans le contexte
juif américain, qui est particulier, compte tenu
du fait que la communauté juive américaine joue
un rôle important dans les milieux financiers et
politiques des Etats-Unis, et qu'elle fait
évidemment tout ce qu'elle peut pour le rendre
plus important encore. (C'est d'ailleurs tout
naturel et humain. Les Irlandais font de même.
Les Siciliens aussi, quoique dans d'autres
sphères.)
En Amérique, on voit
toujours plus grand !
Aussi, dans toute la première partie du livre,
Norman Finkelstein montre comment le comportement
des Juifs américains a évolué au fil du temps
depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Ces
Juifs voulaient avant tout être des Américains
bien intégrés et parfaitement assimilés. Aussi
se souciaient-ils fort peu de l'holocauste ainsi
que de l'Etat d'Israël, qui risquaient
d'accentuer leur particularisme. Et Finkelstein
témoigne : "De quelque bord politique
qu'ils fussent, les intellectuels juifs
américains étaient absolument indifférents au
destin d'Israël. (...) Alors intervint la guerre
de 1967. Impressionnés par l'écrasante
démonstration de force israélienne, les
Etats-Unis en vinrent à l'incorporer comme point
d'appui stratégique. (...) Pour les élites
juives américaines, la soumission d'Israël au
gouvernement américain était un don du ciel.
(...) Alors que jusqu'en 1967, l'idée de l'Etat
d'Israël évoquait le spectre de la double
appartenance, il devint soudain, à ce
moment-là, le symbole de la loyauté par
excellence. (...) Du coup, les élites juives
américaines découvrirent soudain Israël.
Après la guerre de 1967, on pouvait faire
l'éloge de l'élan militaire israélien puisque
ses fusils étaient pointés dans la bonne
direction, celle des ennemis de l'Amérique. Ses
prouesses martiales permettraient peut-être
même de pénétrer dans le saint des saints du
gouvernement américain. (...)
L'Etat d'Israël avait fait fonds sur
l'holocauste nazi pendant le procès d'Eichmann.
Après la guerre de 1967 (...), les associations
juives américaines ont exploité l'holocauste
nazi. L'Holocauste (devenu un capital comme je
l'ai déjà noté) une fois adapté
idéologiquement s'avéra l'arme parfaite pour
désamorcer les critiques d'Israël. (...)
L'Holocauste remplissait la même fonction que
l'Etat d'Israël : un pion parmi d'autres, d'une
valeur inestimable, dans le jeu de la conquête
du pouvoir. Le souci affiché du souvenir de
l'holocauste était aussi artificiel que le souci
affiché pour le destin d'Israël. (Le souci des
survivants de l'holocauste nazi était tout aussi
artificiel : ils étaient réduits au silence
avant 1967, parce qu'ils étaient dangereux; ils
furent canonisés après juin 1967, parce qu'ils
étaient devenus un atout.)"
La lucidité implacable de Finkelstein vis-à-vis
des lobbys de sa propre communauté a quelque
chose d'impressionnant. Quel courage ne lui
a-t-il pas fallu ! Cependant, il n'est pas le
seul de son avis chez les Juifs. Il cite
notamment l'écrivain israélien Boas Evron
écrivant que "l'attention qu'on porte à
l'Holocauste" est en fait "un
endoctrinement officiel, de la propagande, une
ressassement de mots d'ordre et une vision fausse
du monde, dont le véritable but n'est pas du
tout de comprendre le passé mais de manipuler le
présent."
Plus martyr que moi, tu
meurs !
Profond humaniste, Norman Finkelstein incite ses
frères juifs à condamner tous les génocides,
et non pas seulement celui dont ils furent les
victimes. Et il est particulièrement scandalisé
par une attitude arrogante et isolationniste
qu'il rencontre trop souvent chez les
spécialistes de l'Holocauste, qui se sentent
presque offusqués que l'on veuille condamner
d'autres génocides aussi fermement que le leur,
comme s'ils craignaient une sorte de
"concurrence dans le martyre". Il cite
à ce propos une étrange opération menée par
des dirigeants juifs contre la reconnaissance du
génocide arménien, sur fond de politique
internationale : "(...) La Turquie est
l'alliée d'Israël, ce qui simplifie encore les
choses. La mention d'un génocide arménien est
donc tabou. Elie Wiesel et le rabbin Arthur
Hertzberg ainsi que le Comité juif américain et
Yad Vashem ont quitté une conférence
internationale sur le génocide à Tel Aviv parce
que les organisateurs, des universitaires,
avaient prévu des séances sur le cas arménien,
contre l'avis du gouvernement israélien. Wiesel
a cherché également, à titre personnel, à
faire échouer la conférence : d'après Yehuda
Bauer, il est intervenu personnellement auprès
des autres participants pour qu'ils se retirent
aussi. A l'instigation d'Israël, le conseil de
l'Holocauste des Etats-Unis a éliminé
pratiquement toute mention des Arméniens du
musée de l'Holocauste de Washington et des
activistes juifs au Congrès ont fait barrage à
l'adoption d'un "jour du souvenir" pour
le génocide arménien."
Finkelstein s'élève également contre d'autres
discriminations visant à exclure du "devoir
de mémoire" des groupes ethniques
également martyrisés. Et son analyse des motifs
de cet exclusivisme juif projette une lumière
crue sur certaines arrière-pensées. Il écrit :
"La principale difficulté rencontrée par
le musée de l'Holocauste a été de justifier
l'exclusion du génocide des Tsiganes. Les nazis
ont systématiquement assassiné cinq cent mille
Tsiganes, ce qui correspond, proportionnellement,
à une perte à peu près égale à celle des
Juifs pendant le génocide. (...) Reconnaître le
génocide des Tsiganes aurait pour conséquence
de supprimer le monopole juif de l'Holocauste,
avec une perte concomittante incalculable pour le
"capital moral" juif. (...) Dans
l'exposition permanente du musée, les victimes
non-juives du nazisme ne figurent que
symboliquement."
Où passe donc l'argent ?
Mais où l'indignation de Finkelstein parvient à
son comble, c'est lorsqu'il constate l'usage qui
est fait des indemnisations versées par
l'Allemagne aux victimes de l'holocauste. Il
parle ici des nouvelles indemnisations
réclamées, car il note que, dès le début des
années 50, l'Allemagne démocratique admit de
verser des indemnisations et que, "sans
pression extérieure, ou presque", elle
commença de les payer et que le total des
paiements se monte à environ 60 milliards de
dollars à ce jour. Quant aux nouvelles demandes,
il ajoute : "La Conférence des
réclamations était censée utiliser l'argent,
dix millions de dollars par an pendant douze ans,
soit à peu près un milliard de dollars actuels,
pour les Juifs victimes des persécutions nazies
qui n'auraient pas bénéficié du système de
compensation. Ma mère faisait partie de ceux-là
: survivante du ghetto de Varsovie, du camp de
concentration de Majdanek et des camps de travail
forcé de Czestochowa et de Skarszysko-Kamiena,
elle n'a touché que 3.500 dollars de
compensation du gouvernement allemand. (...)
D'autres, engagés dans la procédure des
réparations s'en sont fort bien tirés. Le
salaire officiel de Saül Kagan (qui fut
longtemps le secrétaire général de la
Conférence des réclamations) est de 105.000
dollars par an. (...) Alphonse d'Amato, un
ex-sénateur de New-York, sert d'intermédiaire
dans des procès contre des banques allemandes et
autrichiennes pour un salaire de 350 dollars de
l'heure plus les frais. Pour les six premiers
mois de son labeur, il a perçu 103.000 dollars.
(...) Lawrence Eagleburger, ancien ministre des
affaires étrangères de George Bush, touche un
salaire annuel de 300.000 dollars en tant que
président de la Commission internationale sur
les réclamations pour l'époque de l'Holocauste.
(...) Kagan gagne en douze jours, Eagleburger en
quatre jours et d'Amato en dix jours ce que ma
mère a reçu pour six ans de persécution
nazie."
Et l'auteur ne manque pas de dénoncer aussi
vigoureusement les profits des avocats, juifs
eux-mêmes pour la plupart : "Gizella
Weisshaus, la première plaignante à engager un
procès sur la base d'un compte dormant suisse, a
renvoyé son avocat, Edward Fagan, en se
plaignant amèrement qu'il l'ait utilisée à ses
fins propres. La note d'honoraires de Fagan au
tribunal se montait à quatre millions de
dollars. Le montant total des honoraires des
avocats est de quinze millions, beaucoup d'entre
eux facturant au prix de six cents dollars de
l'heure. Un avocat demande deux mille quatre
cents dollars pour la lecture du livre de Tom
Bower L'or nazi. (...)
Pour les survivants
nécessiteux ...s'il en reste
Concernant l'affaire des comptes dormants juifs
dans les banques suisses, Finkelstein ajoute :
"...le Congrès juif mondial veut que
presque la moitié de l'argent suisse aille aux
associations juives et à "l'enseignement de
l'Holocauste".(...) Et pourtant, l'industrie
de l'Holocauste avait obligé les Suisses à un
accord parce que le temps pressait (car):
"Les survivants nécessiteux de l'Holocauste
meurent chaque jour". Après la signature de
l'accord par les Suisses, cependant, l'urgence a
miraculeusement disparu. Plus d'un an après, il
n'y avait toujours pas de programme de
répartition des sommes. On peut penser que
lorsque l'argent sera finalement distribué, tous
les "survivants nécessiteux de
l'Holocauste" seront morts. (...) Après le
paiement des honoraires d'avocats, l'argent
suisse affluera dans les coffres des associations
juives "méritantes"."
Là encore, Finkelstein n'est pas seul à
soulever le lièvre. Il cite les propos de
Michael Kleiner, député israëlien à la
Knesset, membre du parti Herut, qui va jusqu'à
qualifier la Conférence des réclamations de
"Judenrat, continuant l'oeuvre nazie de
maintes façons" et jugeant que c'est
"une institution malhonnête, qui observe le
secret professionnel et qui reste entachée d'une
horrible corruption publique et morale, (...) une
institution de ténèbres qui maltraite les
survivants juifs de l'Holocauste et leurs
héritiers et dort sur un gros matelas d'argent
appartenant à des personnes privées mais qui
fait tout pour hériter (de l'argent) alors
qu'elles sont encore vivantes."
On imagine la tempête qu'auraient soulevée de
tels propos s'ils avaient été tenus par des
non-juifs ! (Je ne reproduis pas ici les
références des citations, mais elles sont
toutes soigneusement répertoriées, avec dates
et lieux de publication, dans le livre de
Finkelstein.)
Et maintenant, c'est au tour
des pays de l'Est
Outre son désir de justice et de probité, ce
qui a motivé Finkelstein dans la rédaction de
son ouvrage, c'est aussi la crainte d'un réveil
de l'antisémitisme engendré par les abus de la
Conférence des réclamations. D'autant que les
membres de la Conférence semblent incapables de
mettre un terme à leurs demandes et recherchent
avidement de nouvelles sources de profits. Ainsi
écrit-il : "L'extorsion d'argent à la
Suisse et à l'Allemagne n'a été que le
prélude à l'apothéose, l'extorsion de fonds
aux pays d'Europe de l'Est. Avec l'effondrement
du bloc soviétique, des perspectives
séduisantes se sont ouvertes dans l'ancien
centre des Juifs d'Europe. Se drapant dans
l'hypocrite manteau des "victimes
nécessiteuses de l'Holocauste", l'industrie
de l'Holocauste cherche à extorquer des
milliards à ces pays déjà appauvris. Comme
elle poursuit son but sans le moindre
ménagement, elle est devenue la principale cause
du développement de l'antisémitisme en Europe.
(...)"
Dans la présentation du livre, l'éditeur
confidentiel de cette
"pré-publication" exprime le souhait
qu'un éditeur français en réalise une
véritable édition publique. Je m'associe
pleinement à ce voeu, car Norman Finkelstein a
produit une oeuvre de salubrité publique qui
peut aider à moraliser l'activité des grandes
associations, qu'elles soient juives ou non.
Car les abus de la Conférence des réclamations
n'ont rien de spécifiquement juif, contrairement
à ce que nos indécrottables antisémites
aimeraient sans doute faire accroire. Il s'agit
en fait des abus potentiels de tout groupe humain
se trouvant en position de force et en mesure de
drainer des sommes d'argent considérables au
profit théorique d'une cause humanitaire ou
sociale. Les scandales récents de l'ARC, d'ELF,
de la MNEF ou de l'AFER prouvent que la rapacité
humaine peut se manifester partout où sont
réunies les conditions de légitimité
apparente, d'énormité financière, d'opacité
facile et d'absence de contrôle. Des partis ou
des centrales syndicales "bien de chez
nous" ne sont sans doute pas exempts de
courir ce risque.
"Il ne faut pas tenter le diable" dit
la sagesse populaire. Et c'est vraiment le tenter
que d'offrir sur un plateau à quelques hommes
faillibles parés d'une auréole de justiciers la
possibilité d'aspirer dans leurs coffres des
milliards de dollars.
Dans cette affaire de l'holocauste, je crois que
la grande erreur a été d'attribuer à des
associations dites "représentatives"
des indemnités qui eussent dû être versées
exclusivement à des spoliés ou à leurs
ayant-droits invités à se présenter
individuellement. La
"représentativité" associative ne
doit jamais encaisser elle-même ce qu'elle
obtient pour ses mandants, sinon tous les
détournements de fonds deviennent possibles,
pour ne pas dire inévitables.
NB. Il s'agit ici
d'un extrait d'un article de la Revue
"L'ère nouvelle" de Pierre
Lance. Numéro 140 de Janvier-Férier
2001, habilement intitulé "QUE FAUT-IL PENSER DES
RÉVISIONNISTES ? ",
(http://perso.wanadoo.fr/lerenouvelle/pub/R%8Evisionnistes.htlm,)
au début duquel on pouvait aussi lire : La
révision des connaissances historiques a
toujours existé et elle est un devoir de
probité culturelle auquel l'élite
intellectuelle d'un peuple ne saurait se
soustraire. Car l'Histoire pèse d'un
poids très considérable sur
l'évolution d'une nation ou d'une
civilisation, souvent même plus qu'on ne
le soupçonne.
Mais
dès que l'on se penche sur l'étude du
passé, et particulièrement lorsqu'il
s'agit des grands évènements tragiques,
une question cruciale se pose : Où
commence l'Histoire ? Une première
réponse serait peut-être de dire : Là
où finit la douleur des vivants. Tentons
d'étudier posément le problème.
.....
Pourtant,
il y a pire encore. C'est le cas où la
vérité historique, quoique largement
publiée, connue de toutes les personnes
cultivées et répertoriée dans toutes
les bibliothèques de la planète, ne
réussit pourtant pas à supplanter le
mensonge traditionnel implanté dans les
cerveaux par des siècles d'impérialisme
spirituel. Et l'on assiste alors à cet
effarant spectacle : des enseignants, des
élus, des journalistes, tous, à les en
croire, plus fidèles serviteurs les uns
que les autres de la sublime Vérité,
distillant à longueur de discours, de
colonnes et d'antennes une fable devenue
littéralement "sacrée",
quoique dénuée de tout fondement.
......
Est-ce
à dire que les historiens doivent
s'abstenir de travailler avant
l'échéance que je viens de suggérer ?
Non, bien sûr; au contraire. Ils doivent
réunir, archiver, enregistrer tous les
documents, témoignages et autres pièces
à conviction qui permettront, le moment
venu, d'établir aussi incontestablement
que possible la vérité historique. Mais
vouloir la jeter au visage de tous ceux
qui en ont souffert ou qui pourraient en
avoir des remords est une gageure que je
crois insoutenable (sauf peut-être en
des cas très particuliers, aucune règle
générale ne devant être absolue).
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