Beaucoup savent que la
formule a été "imparfaitement" (cf
ci-dessous) traduite d'après l'expression anglophone
"sustainable development" par nos
"cousins" canadiens français, parce que la
France aurait (!?!) refusé d'assurer la traduction du
rapport "Our common future"; mais avec la
bénédiction de Mme Brundtland elle-même (avec
un des collaborateurs de laquelle j'ai eu l'occasion de
correspondre en Mai 1992 à ce sujet.)
Or il n'y a pas que la réelle ambiguïté entre "soutenable"
et "durable" sur laquelle
on a déjà beaucoup glosé en France - qui est à
déplorer, mais encore l'usage - également anglophone,
comme langue internationale -du mot "développement".
Un concept très libéral, très capitaliste, très
productiviste, très pays de l'Ouest, très
"blanc" surtout quand on considère que
l'essentiel de la population mondiale vit dans des pays
en voie de sur-sous-développement. Pendant que
"nous", plus ou moins conscients de notre
imprégnation psychique du concept sus-dit, nous
continuons de développer une société de
dys-production, de dys-commercialisation et de
dys-consommation ..... qui a même produit sa couche
sociale en voie de "sur-quart-mondialisation".
Qu'on
ait "naturellement" pensé à parler de
"dévelopment" était assez compréhensible,
voire inévitable. Mais encore eut-il fallu se demander
si, par exemple, le Guyanais français très heureux de
vivre "à poil" dans sa forêt a les même
besoins réels et même des aspirations
"artificielles" plus ou moins induites par la
société identiques à nous les "métropolitains
moyens", pour autant que cette catégorie existe
vraiment dans
nos 36 551 (et pas 36 000 !) communes.
La réponse est très certainement négative. Et
finalement, toutes choses égales par ailleurs, le plus
malheureux, le plus "publicito-dépendant", le
moins serein n'est probablement pas celui qu'on pense.
C'est bien pourquoi, avant comme
après les bons et les mauvais fruits de Rio, puis de
New-York, puis de
Johannesburg et en tenant compte des
très intéressants paragraphes souvent méconnus à
tonalité spirituelle ou métaphysique du rapport
Brundtland, il serait probablement plus
pertinent, malgré que la très mauvaise
habitude d'utiliser la formule - parfois à toutes les
sauces - soit prise, il serait même
peut-être plus décent et plus éthique de parler d'agir
pacifiquement pour
des modes de vie éco-défendables
(par ceux qui les
choisissent).
Et ce, même si la formule est nettement plus longue,
mais aussi nettement moins ambiguë et inappropriée
également.
Pour autant que, y compris dans une même
agglomération française, des gens également généreux
peuvent porter sur la qualité idéale
de leur mode de
vie des regards différents.
Puisse donc, grâce à l'adhésion de beaucoup, voire la
vôtre,
que la nouvelle formulation proposée ici,
une fois auto-critiquée, connaisse .....
un développement durable.
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