LA
DECROISSANCE
SOUTENABLE

 

 

« Il n'y a pas le moindre doute que le DEVELOPPEMENT DURABLE
est l'un des concepts les plus nuisibles ».
. .

                                 Nicholas Georgescu-Roegen,
                                   (correspondance avec J. Berry, 1991)

« C'est ainsi que, dès 1987, la communauté internationale commence à parler de s'engager sur la voie d'un DEVELOPPEMENT DURABLE, inepte chimère dont le succès universel résume à lui seul les progrès de l'enfermement dans la mentalité industrielle ». . .

                                                                René Riesel
                   Du progrès dans la domestication, Encyclopédie des nuisances, Paris 2003

http://www.apres-developpement.org/html2/reseau/manifeste1.htm

 

 

 

Manifeste
du Réseau pour l'Après-Développement
 

('ROCADE, Réseau des Objecteurs de Croissance pour l'Après-DEveloppement)
Extraits

...Le réseau met au centre de son analyse la remise en cause radicale de la notion de développement, qui, en dépit des évolutions formelles qu'elle a connues, reste le point de rupture décisif au sein du mouvement de critique du capitalisme et de la mondialisation. Il y a d'un coté ceux qui militent pour un problématique "autre" développement (ou une non moins problèmatique "autre" mondialisation) et ceux qui, comme nous, veulent sortir du développement et de l'économisme. A partir de cette critique, ce courant procède à une véritable "déconstruction" de la pensée économique. Sont ainsi remises en cause les notions de croissance, de pauvreté, de besoins, d'aide, etc.

...

Face à la mondialisation, qui n'est que le triomphe planétaire du tout-marché, il nous faut concevoir et promouvoir une société dans laquelle les valeurs économiques ont cessé d'être centrales (ou uniques). L'économie doit être remise à sa place comme simple moyen de la vie humaine et non comme fin ultime. Il nous faut renoncer à cette course folle vers une consommation toujours accrue. Cela n'est pas seulement nécessaire pour éviter la destruction définitive des conditions de vie sur terre, mais aussi et surtout pour sortir l'humanité de la misère psychique et morale. Il s'agit là d'une véritable décolonisation de notre imaginaire et d'une déséconomicisation des esprits nécessaires pour changer vraiment le monde avant que le changement du monde ne nous y condamne dans la douleur. Il faut commencer par voir les choses autrement pour qu'elles puissent devenir autres, pour que l'on puisse concevoir des solutions vraiment originales et novatrices. Il s'agit de mettre au centre de la vie humaine d'autres significations et d'autres raisons d'être que l'expansion de la production et de la consommation.

Le mot premier mot d'ordre du réseau est donc "résistance et dissidence". Résistance et dissidence avec la tête mais aussi avec les pieds. Résistance et dissidence comme attitude mentale de refus et comme hygiène de vie. Résistance et dissidence comme attitude concrète par toutes les formes d'auto-organisation alternative. Cela signifie participer à la conception et à la mise en oeuvre de sociétés conviviales. Mais cela signifie en premier lieu le refus de la complicité et de la collaboration avec cette entreprise de décervelage et de destruction planètaire que constitue l'idéologie développementiste.

...

L'après-développement, en effet, est nécessairement pluriel. Il s'agit de la recherche de modes d'épanouissement collectif dans lesquels ne serait pas privilégié un bien-être matériel destructeur de l'environnement et du lien social. L'objectif de la bonne vie se décline de multiples façons selon les contextes. En d'autres termes, il s'agit de reconstruire de nouvelles cultures. Cet objectif peut s'appeler l'umran (épanouissement) comme chez Ibn Kaldûn, swadeshi-sarvodaya (amélioration des conditions sociales de tous) comme chez Gandhi, ou bamtaare (être bien ensemble) comme chez les Toucouleurs, ou de tout autre nom L'important est de signifier la rupture avec l'entreprise de destruction qui se perpétue sous le nom de développement ou aujourd'hui de mondialisation. Pour les exclus, pour les naufragés du développement, il ne peut s'agir que d'une sorte de synthèse entre la tradition perdue et la modernité inaccessible. Ces créations originales dont on peut trouver ici ou là des commencements de réalisation ouvrent l'espoir d'un après-développement . Il faut tout à la fois penser et agir globalement et localement. Ce n'est que dans la fécondation mutuelle des deux approches que l'on peut tenter de surmonter l'obstacle du manque de perspectives immédiates. Proposer la décroissance comme un des objectifs globaux urgents et identifiables à ce jour et mettre en oeuvre des alternatives concrètes localement sont des perspectives complémentaires.

.....

Renforcer la construction de ces autres mondes possibles passe par la prise de conscience de la signification historique de ces initiatives. Nombreuses ont déjà été les reconquêtes par les forces développementistes des entreprises alternatives isolées et il serait dangereux de sous-estimer les capacités de récupération du système. Pour contrer la manipulation et le lavage de cerveau permanent auxquels nous sommes soumis, la constitution d'un vaste réseau apparaît essentielle pour mener la bataille du sens.

Les objectifs pricipaux du réseau peuvent ainsi se résumer en quatre points :

  1. 1) Concevoir et promouvoir résistance et dissidence à la société de croissance et de développement économique.

  2. 2) Travailler à renforcer la cohérence théorique et pratique des initiatives alternatives.

  3. 3) Mettre en oeuvre de véritables sociétés autonomes et conviviales.

  4. 4) Lutter pour la décolonisation de l'imaginaire économiste dominant.

http://www.apres-developpement.org/html2/reseau/manifeste1.htm

 

 

 Le PIB (Produit intérieur bruit)
est un des concepts  économiques  les plus débiles qui soit.
Plus il y a, par exemple,  d'accidents de circulation,
et a fortiori plus il y a de catastrophes,
plus le PIB croît,
donc plus le pays semble "développé"

 

 

Le présent n'a pas de futur

 
«Le présent n'est pas gai. Il suffit d'ouvrir le journal pour en être convaincu. L'avenir est plus sombre encore. Tandis que dans le tiers monde la faim progressera, nous verrons chez nous le chômage et la pauvreté s'étendre». François Partant

Le système économique actuel repose sur un postulat, l'expansion continuelle, dont le moteur est la dynamique concurrentielle ; en dehors d'elle, point de salut ! Cette expansion a lieu sous la sacro-sainte idéologie du «développement», soutenue par la majorité des économistes et hommes politiques : celui-ci devait apporter le bonheur à l'ensemble des peuples ! Mais on a vu, d'abord dans le Sud, et de plus en plus dans le Nord, des économies locales et vivrières se détruire, des pollutions multiples mettre en jeu l'équilibre de notre biosphère, les profits se concentrer, tandis que la misère se diffuse.

L'ère industrielle débouche sur des impasses : écologique, sociale (le nombre d'exclus ne cesse de croître), morale (quelle qualité de vie avons-nous et aurons-nous ?). Le partage du travail, les débouchés à l'exportation, la formation professionnelle, le développement durable ne sont que des palliatifs ou de fausses promesses. L'évolution technologique et ses conséquences sur la vie échappent à tout le monde. De par sa nature, la croissance engendrera encore plus de chômage et de précarité.


«Aussi longtemps que nous assimilerons l'évolution de notre société à celle de l'humanité avançant vers un terme à la fois idéal et indéfiniment futur, aussi longtemps que nous verrons, dans nos progrès scientifiques et techniques, la preuve de cette évolution d'ensemble, nous ne parviendrons même pas à ima-giner un projet politique nouveau». François Partant


Et si la première chose à faire était d'être lucide : ne plus adhérer au mythe du développement mais en faire une analyse critique ; arrêter de penser que tous les peuples de la terre ont la même aspiration ; voir que la logique de cette compé-tition effrénée a montré son incapacité à répondre aux besoins vitaux de la majorité des personnes de cette planète ; voir que la révo-lution verte, l'agriculture industriel-le et le commerce international ont apporté la faim et la misère dans de nombreuses zones du monde.

«Il ne s'agit plus de préparer un avenir meilleur mais de vivre autrement le présent». François Partant

On ne voit pas d'alternative à l'ordre économique actuel car d'une manière sous-jacente on refuse de remettre en cause les principes mêmes de cet ordre. Favorisons alors toutes les initiatives qui remettent en cause notre mode de vie et notre type de production. Recréons des réseaux d'entraide, de solidarité, d'échange fondés sur les capacités de chacun et sur les besoins de tous. Le refus de l'exclusion, ici et là-bas, doit être une priorité, ce qui implique d' agir avec les exclus.
Les résistances multiples d'aujourd'hui nous permettront peut-être, demain, de rebâtir à partir de conceptions nouvelle.

http://www.lalignedhorizon.org/html/lalignedhorizon/presentationlignehorizon.htm

 

 

 

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