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Il
faut savoir rêver très haut
pour ne pas réaliser trop bas

Hommage à l'auteur de la devise de mon
adolescence
Né à Paris, le 12 octobre 1859.Fils d’un ingénieur au chemin de fer du
Nord, il entreprit d’abord des études scientifiques, entra à l’École
centrale en 1882 et travailla un temps comme ingénieur civil, avant de
se tourner vers sa vraie passion : l’écriture.
Il débuta avec Alphonse Allais comme chansonnier au célèbre cabaret du
Chat noir en composant des chansons parodiques (« Dieu que le son du boa
est triste au fond du cor »), avant de poursuivre une carrière d’auteur
dramatique et d’écrire en 1892, sur le modèle d’Aristophane, sa première
pièce, Lysistrata. Écrivain prolifique, largement apprécié du
public, il a laissé de très nombreuses pièces qui sont pour l’essentiel
des comédies de Boulevard. On peut citer parmi ces dernières : Les
Amants (1895), considéré comme sa pièce maîtresse, ou La
Douloureuse (1897) et Le Torrent (1899), qui eurent le
privilège d’être représentées à la Comédie-Française. Cécile Sorel,
Réjane, Lucien Guitry prêtèrent leur talent aux comédies de Maurice
Donnay.Quand ce dernier fut élu à l’Académie française, le 14 février
1907, au fauteuil d’Albert Sorel, on put dire que c’était un peu de
l’esprit parisien qui entrait sous la Coupole. Il obtint 17 voix contre
9 à Marcel Prévost et 6 à René Doumic. Il fut reçu le 19 décembre 1907
par Paul Bourget. Faisant allusion à son œuvre celui-ci déclara : «
Cette gaieté spasmodique et qui tient de la névropathie, c’est celle
d’une jeunesse qui a eu ses vingt ans en une heure troublée de
l’histoire et dans un pays déjà très vieux ».Durant la quarantaine
d’années où il siégea à l’Académie, Maurice Donnay allait recevoir
plusieurs de ses nouveaux confrères : Alfred Capus en 1917, Louis
Barthou en 1919, Pierre de Nolhac en 1923, le duc de La Force en 1927,
Jacques Bainville enfin, en 1935.Mort le 31 mars 1945.
Autre version
Naissance de Maurice Donnay. Le « prince étourdissant de la Belle
Epoque » racontait qu'il était sorti de l'Ecole centrale, pour entrer au
Chat Noir, cabaret qui le rendit célèbre. En fait, il exerça
quelque temps son métier de « dessinateur de charpentes métalliques ».
Jules Renard, qui se trouvait un peu dans le même cas, s'amusait à
expliquer : « Donnay a été dessinateur chez les Duclos. Quand il a lâché
le dessin, sa famille était désolée. Il s'est même brouillé avec elle.
Aujourd'hui, il lui donne des billets de théâtre... »
Maurice Donnay ressemblait, dit-on, à « un mandarin annamite inquiet ! »
ET Yvette Guilbert précisait de son côté : « Une bouche lippue, faunesquement drôle ; l'oeil riant, pétillant de malice, les cheveux
crépus à l'africain. Il avait du diable, l'esprit qui brûle et
flambe. On ne le rencontrait jamais sans entendre une fusée d'esprit
joyeux sortir de ses lèvres. C'était des pétarades de mots drôles plutôt
que profonds ; il était gavroche, il était gamin, il était Boulevard, il
était Montmartre, il était Paris ! Qu'il était charmant ! »
Tout ce qu'écrivait Maurice Donnay était un mélange de plaisanteries à
froid, d'une ironie mordante, mais aussi toujours plein de merveilleuse
gaieté. « Donnay ingénu et charmant, écrivait Jules Renard dans son
Journal, il a toujours l'air de débuter. Il n'a pas l'arrogance du
succès, ni même de l'insuccès. Dans sa loge, il attend les tasses de
lait. Il aime qu'on lui dise : J'adore votre pièce ! » Un jour,
quelqu'un lui demanda ce qu'il pensait des danses, alors modernes, le
tango et le charleston :
- Ce n'est plus de la danse, disait-il, c'est de la décadence !
- Quand deux femmes se font des confidences, disait-il aussi, si l'une
écoute pendant que l'autre parle, c'est qu'elle espère bien parler à son
tour... Et la plupart du temps elle fait semblant d'écouter en pensant à
ce qu'elle va dire !
Il aimait aussi, un peu comme Sacha Guitry, trouver des formules
frappantes qui comportaient toujours autant de cynisme que d'humour :
« La gaieté est aux hommes aussi utile que la mélancolie aux femmes.
Mais la gaieté est un voile difficile à soulever et la mélancolie est
une voilette..."
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